 Un violoncelle ? Un baryton. Daniel Müller-Schott chante dès l’Allegro non troppo de la Sonate en mi mineur, ce psaume que Brahms semble avoir écrit d’un seul trait. Ce n’est pas du violoncelle qu’il joue, mais comme au travers de sa grande caisse le chant du baryton ardent et sombre des Quatre Chants sérieux, celui du Requiem Allemand. Et si ces Sonates portaient elles aussi la parole de l’Ecclésiaste ? Ces deux opus beaux comme des promenades d’automne auront souvent montré seulement leurs décors, le piano peignant les arrières plans, hors Francesco Piemontesi parle ici autant que Daniel Müller-Schott, chante avec lui, cette manière s’était un peu perdue depuis le temps des grands anciens, les deux Rudolf, Firkusny, Serkin surtout, seul plus près de nous Michel Dalberto avait retrouvé cette présence pour un de ses disques les moins connus. Le ton est encore plus ardent dans le fa majeur de la Deuxième Sonate dont l’appassionato fulgure, déclame, vraie parole qui flamboie par delà la mélodie même, et la pure beauté de tout cela, les inflexions, les replis, les grondements, les foucades du piano saisissent cette partition tempétueuse. Entre ces deux mondes un troisième, soudain délivré de toute gravité : les paysages arcadiens de la Sonate pour violon en ré majeur virent au sol dans l’archet lyrique de Daniel Müller-Schott, le piano de Francesco Piemontesi se fait orchestre, et cette échappée belle prodigieuse me fait regretter que les deux amis n’aient pas complété leur album avec les deux autres sonates et quelques lieder. Demain peut-être ? (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Johannes Brahms’ two cello sonatas stand in stark contrast to each other. This is not solely due to the fact that more than twenty years separate the works. Brahms had a preference for pairs of works with the same instrumentation, which he frequently composed according to the principle of contrast. In the case of the cello sonatas, it is above all the character and mood of the respective pieces that supply the contrasts. In the version for cello, the Violin Sonata op. 78, one of Brahms’ finest chamber works, provides a charming supplement to the two original cello sonatas.Cellist Daniel Müller-Schott and pianist Francesco Piemontesi team up again for this all-Brahms programme after the great success of their recording of cello sonatas by 20th-century composers (C872151).
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