Haydn Symphonie n 93 Prokofiev Symphonie n 5 Szell - C230901 - Petits prix - par Orfeo

Szell dont le nom est indissociable de l’Orchestre de Cleveland dirigea nombre d’orchestres européens. Ce concert du 17 juin 1954 fut donné dans la grande salle du Konzerthaus de Vienne. Sa réputation de chef intransigeant, calculateur (on dit de lui qu’il « répétait même l’intuition ») se confirme en partie dans la symphonie en ré majeur de Haydn. Tout est en place, de manière assurément intransigeante et il faut profiter de la musicalité notamment des vents du Symphonique de Vienne pour que l’humour si présent notamment dans l’Andante puisse enfin voir le jour… Cela étant, Szell impose une définition parfaite des attaques, une approche presque parfois brutale dans la « mécanique » rythmique de Haydn. Est-ce toujours de l’humour ? Le finale pris « à la serpe » ne manque pas d’allure et même d’orgueil même si l’on peut lui préférer la lecture que Szell en réalisa en studio à Cleveland en 1968. Plus déroutante encore est la version de la Symphonie n° 5 de Prokofiev. L’orchestre n’est guère habitué à cette violence massive réclamée par Szell. Les raideurs, la massivité et parfois même les décalages montrent à quel point le chef réussit à imposer violemment sa volonté : on l’entend râler et marquer le rythme du pied. Le caractère cinglant de l’Allegro marcato est impeccablement assuré quand bien même les cordes viennoises rechignent à enlaidir leur sonorité et surtout souffrent de problèmes de justesse. Là encore, on peut préférer la lecture plus achevée de Szell avec le Concertgebouw d’Amsterdam en 1958, également pour le même label Orfeo ou bien l’interprétation osomptueusement défendue avec Cleveland, en 1959. Un témoignage qui passionnera les stakhanovistes du chef américain. (Jean Dandrésy)