Robert Schumann (1810-1856)
Symphonie n° 2 en do majeur, op. 61

Serge Prokofiev (1891-1953)
Symphonie n° 5 en si bémol majeur, op. 100

Wiener Philharmoniker
Dimitri Mitropoulos, direction

Ce 21 août 1954, la radio autrichienne capte la première apparition du chef grec à la tête du Philharmonique de Vienne dans le cadre du Festival de Salzbourg. Le “patron” du Philharmonique de New York et qui dirige régulièrement le Metropolitan Opera est une star et ce concert si remarquable lui ouvre les portes des orchestres en Europe. Dans les comptes-rendus élogieux de la presse et les commentaires des musiciens du Philharmonique de Vienne, Mitropoulos est comparé dans Schumann, à Toscanini et Furtwängler. La concentration des pupitres est immédiate comme si les interprètes étaient fascinés par la densité expressive créée par le chef. Rien d’inutilement appuyé, mais une perception théâtrale de la narration, un geste sans cesse porté par une énergie irrépressible. Ce sont ces sentiments que porte l’orchestre dans la Symphonie n° 2 qui est alors considérée comme une œuvre rare au concert. Mitropoulos en exacerbe la dimension imprévisible, le côté berliozien que l’on entendait déjà dans une version antérieure de 1940 avec l’Orchestre de Minneapolis. Il est inévitable de comparer les deux lectures de la Symphonie n° 5 de Prokofiev que le chef laissa en concert : celle avec le Symphonique de la Radio de Bavière captée la même année en 1954 et parue également chez Orfeo. Vienne est parfois déstabilisé, quelques décalages apparaissent. La rudesse de l’écriture convient plus aisément aux munichois qu’aux viennois. Cette archive n’en demeure pas moins passionnante. (Jean Dandrésy)