Joseph Haydn (1732-1809)
Quatre sonates de jeunesse (1765)
Six sonates (1765-1772)
Six sonates dédiées au Prince Esterhazy (1774)
Six sonates (1774-1776)
Six sonates dédées à Katherina et Marianne Auenbrugger (1780)
Trois sonates (Londres, 1783)
Trois sonates pour la Princesse Esterhazy
Deux sonates (1789-1790)
Trois sonates anglaises (1794-1795)
Neuf sonate de jeunesse attribuée à Haydn
Variations en fa mineur, Hob. XVII:6

Daniel-Ben Pienaar, piano

Daniel-Ben Pienaar est un pianiste sud-africain, Fellow de la Royal Academy of Music (RAM) où il est titulaire de la chaire Clifford Curzon, et professeur à l’Université de Londres, adepte des intégrales (Bach, Mozart, Beethoven, Schubert) et des précurseurs de la fin du XVIe et du XVIIe siècle (Byrd, Gibbons, etc.), également passionné par les techniques modernes d’enregistrement. Mettant à profit les conditions de raréfaction des concerts publics induites par le Covid, il s’est attelé à la tâche d’enregistrer de nuit, seul, sans technicien, 48 Sonates pour piano de Joseph Haydn, entre le 13 septembre et le 11 décembre 2020 dans l’auditorium Angela Burgess de la RAM. Autant dire un massif d’un intérêt aussi considérable que les multiples formes qu’il prend et les humeurs qu’il exprime dans des partitions mettant à l’épreuve l’esprit des interprètes. Le nombre de 48 est d’ailleurs une estimation qui ajoute aux 39 œuvres authentifiées sous le genre « sonate » en 2, 3 ou 4 mouvements, 9 autres œuvres parfois nommées « divertimenti » dont les catalogues Hoboken (1957-1978) et Landon (1966), reconnaissent la vraisemblable paternité parmi la plus de soixantaine de Sonates que lui attribue la tradition. Avant Pienaar, Walter Olbertz (Berlin Classics), Rudolf Buchbinder (Warner Classics), le regretté Jenö Jándo (Naxos) et surtout le trop oublié John McCabe (London Classics Decca), s’étaient attaqués à ce massif avec des fortunes diverses selon le flanc par lequel ils en commençaient l’ascension. Leif Ove Andsnes, Andras Schiff, Alfred Brendel ont choisi pour leur part d’opérer des sélections. C’est donc dans une sorte d’entre deux que se situe Daniel-Ben Pienaar. On appréciera particulièrement dans sa notice la rigueur convaincante de ses arguments philologiques, qui se reflètent d’ailleurs parfaitement dans son jeu expressif, soucieux de mettre en valeur l’inventivité souvent audacieuse d’un créateur qui a assuré le passage du XVIIIe siècle classique au XIXe siècle déjà romantique. Prises isolément, les œuvres les plus connues du genre sonate connaissent assurément souvent des interprétations plus vives, plus personnelles, dotées d’un supplément d’humour pince-sans rire (Brendel, Decca 478 1369), plus attachées à rendre les sentiments enjoué (Schiff, Teldec 0630 17141-2), moqueur, tendre, révolté d’un compositeur trop aisément réduit au surnom de « papa Haydn ». Mais, en ce temps de championnat du monde de rugby, le pianiste sud-africain, à l’instar de son équipe nationale, ne se perd pas en sophistications excessives et, dans son jeu sans doute certainement très docte et peut-être légèrement pénalisé par une prise de son étouffante, ne vise qu’au résultat : nous offrir une vision moderne et convaincante du piano de Haydn. Un peu plus de fantaisie, et parfois d’ironie, n’auraient pas démérité, mais il y a là une somme dont il serait désormais dommage de se priver. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)

Autumn 2020 offered Daniel-Ben Pienaar an opportunity, not because the world was in lockdown but rather for the benefit it provided. A professor at London’s Royal Academy of Music, Daniel-Ben was allowed overnight access to the RAM’s Angela Burgess Hall. Solitary, with a Steinway and a single pair of suspended omni-directional microphones, surrounded by silence and the darkness of the night, Daniel-Ben recorded this inspired eight-CD set of Haydn’s Piano Sonatas over a four-month period. Daniel-Ben’s choice of Haydn’s 48 Piano Sonatas is based on his own meticulous research. The cycle comprises authenticated works plus earlier compositions presumed by scholars to be penned by Haydn. This deluxe box set follows in the footsteps of Daniel-Ben Pienaar’s acclaimed surveys of sonatas by Mozart, Beethoven and Schubert. This cycle comprises Haydn’s 39 authenticated multi-movement solo keyboard works from 1765 onwards (all called Sonatas here, using modern nomenclature), and nine earlier works (CD8) that are presumed his, or probably his, by the vast majority of scholars. Careful detective work on the authenticity of a number of works from Haydn’s youth is still evolving, but I have limited my cycle to works that are included in Anthony van Hoboken’s and Christa Landon’s lists of Sonatas, except fragments, works that have conclusively been shown not to be by Haydn and those over which significant doubts are raised.