 Un panorama des œuvres de Hassler au long de la décennie 1790 , voila ce qu’assemble ici les huit voix de Vox Archangeli. Deux motets (dont le magique Beata es, Virgo Maria), une litanie à la Vierge dorée comme une icône, le grand Magnificat, et une Messe à huit voix, à quoi s’ajoute une pièce d’orgue d’Heinrich Scheidemann en situation après le motet Dixit Maria qui ouvre l’album. Les autrichiens font la part belle aux influences italiennes qui auront pétri tout l’œuvre d’Hassler, des madrigaux aux messes, ils pointent les effets d’écho à la Gabrielli, la fulgurance des polyphonies inspirée par le modèle palestrinien, mais tempèrent les ultramonstismes par une lecture sensible des mots comme des notes, donnant à tant de perfection une dimension expressive que peu y auront perçu avec tant d’art. Dans une discographie pas si étendue que cela, cet album magnifiquement capté dans l’Eglise Saint Michael, sera l’invite parfaite pour découvrir la part sacrée de ses musiques. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Né à Nuremberg en 1564, Hassler fut le premier grand musicien de son pays à se former en Italie. Après avoir grandi dans la tradition de Lassus, il se rend en 1584 à Venise et y approfondit ses connaissances auprès d'Andrea Gabrieli tout en se liant d'amitié avec son neveu Giovanni Gabrieli, futur maître d' Heinrich Schütz. Anobli par l'empereur Rodolphe II en 1595, il exerce d'importantes fonctions musicales à Augsburg, Nuremberg, Ulm (où il s'occupe aussi d'affaires minières et financières), puis à Dresde, et meurt à Francfort, en 1612, de sa tuberculose, au cours d'un voyage où il était envoyé pour assister au couronnement de l'empereur Mathias. Principal représentant, avec Lechner et Praetorius, de la musique allemande entre Lassus et Schütz (c'est à dire à une époque qui marque l'apogée et la fin de l'âge de la polyphonie, qu'il adapte à l'esprit et aux besoins de la Réforme), il fut également le promoteur en Allemagne de l'écriture polychorale vénitienne, jouant ainsi un rôle de pionnier pour tout le XVIIème siècle allemand. Cet album présente des œuvres de jeunesse de Hassler, puisqu'elles ont pour la plupart été publiées à Augsburg en 1591, lors qu’Hassler avait 25 ans, en 1596 pour les « Litanies à la Vierge », et en 1599 pour la Messe à huit voix. Ce sont des œuvres en latin, destinées au culte marial dans des cérémonies catholiques. Le « Dixit Maria » est un motet à quatre voix, et cet album en donne également un arrangement pour orgue de Heinrich Scheidemann (1595-1663). « Beata es Virgo Maria » est un hymne marial à quatre voix en contrepoint. Le « Magnificat octavi toni », pour huit voix, est introduit par une toccata à l’orgue. La grandiose « Missa octo vocum », dernière d'une série de huit messes, constitue le premier témoignage en Allemagne de la polychoralité apprise à Venise : Deux ensembles de quatre voix s'y répondent. Les sauts d'octave y abondent. Le jeune ensemble viennois Vox Archangeli, déjà familier du répertoire Renaissance et baroque, dirigé par l'organiste Manuel Schuen, nous offre une fort belle interprétation de ces œuvres presque inconnues, malgré leur place charnière dans l'histoire de la musique allemande. (Marc Galand)  Hans Leo Hassler is considered one of the most significant personalities among Late Renaissance composers in the German-speaking world. A striking number of his works have been published as printed editions early on, for instance in 1590, when he only was aged 24, the “Canzonette a quatro voci” in Nuremberg and one year later in Augsburg the “Cantiones sacrae“, where among others the motets Dixit Maria and Beata es virgo Maria as well as the Magnificat octavi toni have first been released. In his Missa octo vocum, the mass for eight-part double choir, Hassler follows the sequence of the Catholic mass with its six parts that comprise its ordinary: Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus, Benedictus, and Agnus Dei. The Ensemble Vox Archangeli is directed by bassist Manuel Schuen, who is also performing on the Sieber-organ at St. Michael’s Church in Vienna.
|