 Hassler peut être considéré comme un des plus grands compositeurs allemands de tous les temps grâce à l’utilisation des techniques vénitiennes (style polyphonique structuré de la même façon que Palestrina par exemple), prémices de la période baroque, combinées au style traditionnel allemand (basse continue, techniques polychorales et contrastes musicaux notamment). Cette intégrale des œuvres pour orgue, sacrées et profanes, interprétées sur des orgues historiques italiens prouve certainement son remarquable talent de composition. Hassler est capable de composer des structures étendues, caractérisisées par des combinaisons d’accords répétés et de changements modaux, qui montrent une fluidité contrapuntique remarquable et une allure mélodique exceptionnelle. En témoignent plusieurs messes sublimées par des mélodies enjouées et gracieuses. La combinaison de ces éléments crée une atmosphère fascinante dans la musique de Hassler. Pour mettre en lumière la magnificience de ses compositions, cet enregistrement a été produit avec l'organiste italien Manuel Tomadin sur des instruments originaux historiques de la Renaissance, similaires à ceux sur lesquels jouait Hassler exploitant tous les raffinements techniques et coloristes des nouveaux instruments de son âge. Un régal qui ne dure que 11 CD ! (Mathieu Niezgoda)  Un compositeur allemand Hans Leo Hassler ? Pas vraiment. Premier musicien né de l’autre coté du Rhin a avoir été formé intégralement à Venise, élève chéri d’Andrea Gabrielli (l’oncle de Giovanni), c’est en temps que fer de lance des styles ultramontains qu’il fut accueilli comme organiste principale de la Cathédrale d’Augsbourg à peine rentré de Venise. Son abondante œuvre pour orgue était jusque là demeurée comme masquée par le succès persistant de ses œuvres vocales, Canzonette et Madrigali. Manuel Tomadin la joue assez littérale, sans toujours faire rayonner l’écriture si brillante, et absolument italienne au point que souvent je crois entendre ici des œuvres de Frescobaldi, son contemporain dont Hassler connaissait les œuvres romaines. Mais l’organiste varie son propos autrement, en choisissant onze orgues historiques italiens tous plus saisissants de couleurs, d’ampleur, les uns que les autres. Partout s’admire la maitrise de la forme, les élans lyriques qui rendent par leurs fantaisies ces musiques brillantes si proches parfois de l’univers monteverdien, Las, Hassler, tout italien d’art fut il, restait protestant dans une Bavière catholique, on le cantonna à son rôle de maitre de chapelle, y compris à Nuremberg, mais son œuvre d’orgue, entre fastes et laboratoire (certaines pages sont volontairement savantes, prospectives, feront penser à la future démarche de Johann Sebastian Bach dans son Art de la Fugue) est enfin documentée ici dans sa complétude. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Another labour of love from the Italian organist Manuel Tomadin, adding to his much-praised catalogue of collections by masters of the German and Italian Baroque. Born in Nuremberg in 1564 within a musical family, Hassler received his formative musical instruction from his father and quickly developed into a keyboard player of formidable gifts: in the dedication to his 1591 Cantiones sacrae he noted that he was ‘from a tender age more talkative with the fingers than with the tongue’. In 1584 Hassler left Nuremberg to continue his education in Venice, becoming one of the first in a long line of German musicians who journeyed south of the Alps for study in Italian musical centres. While his motets and other vocal works were widely disseminated during his lifetime and have attracted recordings by period-instrument luminaries such as Philippe Herreweghe, his output for organ and harpsichord has received much less than its fair share of attention. One probable cause is that none of it was published during his lifetime, and yet Manuel Tomadin demonstrates that across its range there is no reason for music of this invention and lively originality to be hid under a bushel. In a 1593 portrait, Hassler is described as a ‘most esteemed organist’, and a single-manual chamber organ with pedal is prominently included in the frame. After moving back to Germany, taking a succession of prestigious posts in musical centres across central and southern Germany including his home city, he became known as an expert in organ design, and his own music for the instrument exploits every possible technical and colouristic refinement of the new instruments of his age. Hassler died in 1612. On this set, Manuel Tomadin plays a collection of historically appropriate instruments in Italian churches, and the collection is highly attractive as a gallery of Italian organ-building in its own right. The formal weight of Hassler’s output falls on instrumental paraphrases and elaborations of the Magnificat hymn, complemented as in Frescobaldi with ornate and harmonically adventurous ricercars and more lyrical canzonas.

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