Alfred Cortot, qui donna si souvent la Sonate de Franck avec Jacques Thibaut, décida un jour de la jouer seul : il en réalisa une transcription magnifique, très pianistique, d’une fidélité irréprochable à l’original, où parait tout son amour pour les œuvres pianistiques du compositeur de Psyché. Alexandre Paley en avait enregistré une version un rien brouillonne, Michael Korstick en la plaçant au centre de son disque, entre les deux opus majeur pour piano solo, l’éclaire d’une lumière ardente, lui donne des allures de symphonie, et par l’ampleur de son jeu, la vitalité irrépressible de sa conception lui apporte les couleurs de l’orgue. Quel piano somptueux, dont le geste envole le clavier, osant infuser ici une puissance romantique qui transfigure non seulement la Sonate, mais aussi Prélude, Choral et Fugue et Prélude, Aria et final, également réussis dans leurs moments d’introspection où le clavier de Michael Korstick sculpte les ombres, que dans les grands déploiements de lumière. Les structures sont parfaites, les polyphonies en vitrail ardent, le souvenir de Bach, omniprésent, avoue tout ce que Franck l’organiste doit à son modèle, si bien que ces cahiers trop souvent romantisés atteignent à une certaine intemporalité classique par la pureté du jeu du pianiste allemand, son évidence. Chez lui dans la musique française depuis son intégrale Debussy, il nous doit maintenant de rendre quelques visites à Chabrier et à Ravel. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé) César Franck’s great Violin Sonata in A, arranged for piano by Alfred Cortot, forms the focus on our new solo CD featuring the gifted and successful pianist Michael Korstick. "The version without disturbing scratching noises does indeed have its appeal", Korstick ironically opines and then explains, "I know that I’m now making myself extremely unpopular with all violinists, but some things come across even better in the version for piano alone. One doesn’t miss the violin". This is of course a controversial statement, especially since it refers to the embodiment of the sensuous romantic violin sonata". The fact is that Franck almost always thinks starting from the organ", thus Korstick’s argument continues, "and Cortot so genially distributed the voices of the octaves that the polyphonic structure becomes clearer". The audience at its premiere in Paris in 1885 was immediately enthused, and most pianists continue to be so even today. Michael Korstick regards this work as Franck’s "most important, central solo piece", and the Franck expert Jörg Demus views the Prélude, Aria et Final as one of the few "lucid" compositions of the late romantic period and pardons it for its difficulty in playing technique: "But what do difficulties mean when the emotional content compensates one for it in such a rich way!"
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