Telemann Johannis-oratorium Maas Harsanyi Bill Ludwig Mertens Borgioni Morsch Willens

Avec ce nouveau volume, le label CPO poursuit sa longue série de Passions, d''oratorios et autres cantates du prolifique Georg Philipp Telemann. Un filon inépuisable. On retrouve ici non pas Ludger Remy mais Michael Alexander Willens et sa Kölner Akademie pour ces deux œuvres composées à Hambourg d'après des livrets d'Albrecht Jacob Zell, auteur rattaché lui aussi à la cour de la ville. Les textes conformes à l'usage liturgique mais qui attestent parfois de l'imagination du poète et qui sont avidement exploités par la verve expressive du compositeur. D'une alternance conventionnelle de chœurs, d'airs et de récitatifs, Telemann parvient à capter l'intérêt de l'auditeur tout en cédant parfois à la facilité (Ensembles un peu pompeux, quelques airs anecdotiques). Mais souvent l'éloquence d'un récitatif, la prouesse vocale de certains airs (Pharao), l'invention des parties chorales et d'accompagnement (Chœur des israélites, TVWV 1:602) démontrent la capacité du compositeur à se renouveler musicalement tout en conservant un cadre immuable. Côté voix, tandis que le vétéran Klaus Mertens, l'alto d'Elvira Bill et le ténor Mirko Ludwig tiennent leur rang, les deux sopranos volettent dans la nef telles de blanches colombes et l'orchestre fait le job d'une façon limite routinière. A suivre. (Jérôme Angouillant)

In the church year 1730/31, Telemann performed a volume of special conception: Regular oratorios were to be heard in the church service. And so the focus of our latest Telemann CD is his magnificent oratorio for the feast of St. John, Gelobet sei der Herr, with expressive texts by the poet and musician Albrecht Jacob Zell. Zell succeeds in imagining dramatic, almost theatrical scenes, thus providing Telemann with models for tone-painting. Not only is the vocal cast extremely lush, including three basses, but the instrumentation is also very rich, including the use of four horns and three transverse flutes. Once again, Telemann unfolds a wide range of expression. The lament of the Egyptians over the slain children, in F minor and chromatic turns, is moving; the depiction of the fleeing people and their pursuers, who cannot reach them, is full of external movement and tension, with chains of sixteenth notes on the one hand and syllabic declamation on the other.