Christoph Willibald Gluck (1714-1787)
Orphée et Eurydice, opéra en 3 actes

Anita Rachvelishvili (Orfeo)
Maite Alberola (Euridice)
Auxiliadora Toledano (Amore)
Chœur de chambre du Palau de la Musica Catalana Orquestra BandArt
Gordan Nikolic, direction
Carlus Padrissa, mise en scène
La Fura dels Baus, mise en scène

Au Château de Paralda, la Fura del Baus profite du lieu, grandiose, pour imprimer à coup de vidéos une identité très peu grecque au drame de Calzabigi. C’est la Rome des Césars qui encombre les arrières plans d’une mise en scène qui serait assez fabuleuse si elle n’était rendue brouillonne par un flot continue d’images censé illustrer les émotions suscitée par l’action. Ainsi la scène se retrouve noyée de larmes lors de la déploration d’Euridice, un exemple parmi tant d’autres des redondances et des accumulations qui finissent par entrainer une conséquence fâcheuse. L’œil est si sollicité, jusque par la présence des musiciens en scène, que l’oreille n’écoute pas vraiment, même si la captation vidéo virtuose de Tiziano Mancini essaye de rendre les choses plus lisible, en pure perte hélas. Alors écoutez plutôt en oubliant de voir, car sur l’orchestre affuté dirigé par Gordan Nikolic, parait un immense Orphée, Anita Rachvelishvili, mezzo opulent, chant ardant jusque dans l’élégie, verbe percutant : ses enfers sont clouant de puissance dramatique, ce chant obstiné qui s’oppose aux rigueurs des furies, inoubliable pour qui l’aura entendu. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)