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Diapason de mars 2016 Critique de Rémy Louis Page n° 102
Format : 1 CD Digipack Durée totale : 01:04:00
Enregistrement : 09/02-07/03/2015 Lieu : Cologne Pays : Allemagne Prise de son : Stereo
Label : Audite Référence : AUD97717 EAN : 4022143977175
Année d'édition : 2016 Date de sortie : 03/02/2016
Genre : Classique
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Robert Schumann (1810-1856) Concerto pour violon en ré mineur, WoO 1 Concerto pour piano en la mineur, op. 54
Patricia Kopatchinskaja, violon Dénes Varjon, piano Orchestre Symphonique de la radio de Cologne Heinz Holliger, direction
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 Malgré leur éloignement commun des conventions formelles du concerto de soliste du dix-neuvième siècle, les deux œuvres réunies dans ce quatrième volume de musique orchestrale ont acquis des degrés de reconnaissance et de popularité opposés. Si l’inépuisable invention mélodique et le jaillissement permanent du concerto pour piano (1845) conservent encore aujourd’hui intacte son aura, le caractère plus étrange et intériorisé du concerto pour violon (1853) lui a valu un exil durable des scènes et des enregistrements comparable au sort que les pianistes ne font pas aux « Chants de l’aube », autre superbe témoignage du crépuscule schumannien. Résignation, mélancolie et repli définitif dans le monde intérieur fondent une esthétique du dénuement et de la disparition aussi digne de considération que peuvent l’être celles qui caractérisent le dernier Beethoven ou le dernier Fauré. Comparés aux contrastes et à la multiplicité d’antan, le statisme et la répétition, souvent dénoncés comme symptômes de l’affaiblissement mental et donc créatif de Schumann (allégué par Joseph Joachim pour ne plus jouer le concerto) n’ont en vérité pas moins à dire, mais autre chose à dire autrement. Connue pour son style original voire exubérant, Patricia Kopatchinskaja prouve ici qu'on aurait tort de réduire sa personnalité artistique à cet aspect. La sobriété et la maturité se font pleinement entendre dans la recherche du timbre adéquat et la musicalité qui sont encore les meilleures réparties aux contraintes d’une œuvre que d’autres violonistes en mal de virtuosité jugeraient ingrate. La tendance minimaliste de son exécution frisant parfois l’aphonie vaut toutes les opulences, sachant si nécessaire confondre dans un geste quasi chambriste ses lignes avec celles que l’orchestre unit, superpose ou fragmente, invitant l’auditeur à écouter une « symphonie avec violon obligé ». Etranger aux visions fulgurantes et aux violences des luttes intérieures que certaines lectures ont pu révéler, le concerto pour piano évolue ici dans un cadre idyllique aux tons plus familiers, pastels congédiant le clair-obscur. Ultime visée des constructions de phrasés articulant raffinement et ampleur, le chant intime est constamment préservé. (Pascal Edeline)  Schumann’s most underestimated and his most famous concertos: Patricia Kopatchinskaja takes the experimental qualities of the Violin Concerto, a late work, as a guiding principle for her individual interpretation, rising above clichéd Romanticist listening habits. In the Piano Concerto, Dénes Várjon also expresses a particular Romantic clarity, characterised by fresh sounds and fluid tempi.
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