 Disons-le d’emblée : on s'attend - pour interpréter ces vingt-deux pièces délicates, fines, d’inspiration légère à l’image des « petites choses » sorties de la plume de Verlaine ou du pinceau de Watteau, mises en musique par Glinka, tôt venu dans le style russe qui n’est pas encore « russe » selon les critère du fameux « Groupe des Cinq » - à une voix fine et délicate, ce qui n’est pas le cas de celle de Julia Sukmanova : on n’entre pas dans un rêve, dans une adresse à l’alouette ou à sa lyre, une exhortation à Daphnis d’aimer, l’instant fragile du premier regard, avec la voix qu’aurait Lady Macbeth avant de tuer le roi Duncan ou Carmen raillant Don José avant de le défier de frapper. C’est, malheureusement le cas avec cette voix sans charme ni modulations, raide, dure, qui agresse dès la première note et, plus tard, délivre des aigus tout aussi menaçants, particulièrement sensibles dans le n° 12, « Sérénade » crié plutôt que chanté. L’accompagne le piano d’Elena Sukmanova, plus nuancé et qui apporte la douceur voulue. Dommage que cette voix ample et puissante, à la Mara Zampieri, aux graves impressionnants, se soit, on peut le regretter, trompée de répertoire. (Danielle Porte)  Glinka’s romances and songs reflect the composer’s own feelings in respect of contemporary events and his life. The recording of this recital by the Russian born German soprano Julia Sukmánova is her way of immersing listeners in the special world of the Russian musical soul. Nowadays, it is rare to hear a recital made up entirely of songs by Glinka. After all, in our day and age there are few artists who aspire to such intimacy and such refined vocal prowess. Drawing on incredible depth of expression to portray the passion and the versatility of a voice that knows no bounds - be it “I watch Inesilla” for tenor or “the night - time review”, a classic of the bass repertoire - the soprano exhibits great passion and faithfulness to the text, thus captivating listeners both within and outside the closed circle of Glinka connoisseurs. The delicate German rendition of the song “Do not tempt me... ” hows that the composer’s legacy transcends linguistic and national boundaries, touching the hearts of all who listen to it. He is a composer who gives pause for thought and exudes stillness.

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