 Nous connaissons bien peu de choses du compositeur suisse Friedrich Theodor Fröhlich (1803-1836), de la génération entre Schubert et les romantiques allemands Mendelssohn et Schumann, son œuvre est à découvrir, ce que s’emploie la société éponyme basée à Brugg, ville natale du compositeur. Si Fröhlich étudie le piano et la composition à Berlin dans les années 1820, il revient à ses racines pour finir une courte et piteuse existence par un suicide dans la rivière Aar à 33 ans. Avec l’aide de la fondation Fröhlich, la basse allemande Klaus Mertens accompagnée du pianiste ukrainien Volodymyr Lavrynenko nous proposent un disque de toute beauté explorant quelques lieder et élégies. Tout d’abord les huit canzonettes de 1828 – année de la disparition de Schubert - et les chants déclamatoires de 1834, sur des poèmes de Goethe, Chamiso ou Arnim, nous dévoilent un Fröhlich sensible, plus proche du romantisme beethovénien que de l’intensité schubertienne. Saluons la parfaite symbiose entre la diction et la chaleureuse voix de Mertens et la ligne pianistique attentive et caressante de Lavrynenko, sublimée par une prise de son analytique avec une juste dose de réverbération. Trois des quatre élégies pour piano op. 15 de 1833 complètent le programme ; même si nous aurions aimé les entendre sur piano historique, tendres nocturnes à la ligne de chant toujours juste, confirment l’engagement du pianiste à défendre cet énigmatique Friedrich Theodor Fröhlich qui mérite que quelques musicologues s’attardent sur une œuvre injustement oubliée par le temps. (Florestan de Marucaverde)  Friedrich Theodor Fröhlich, born in Brugg in 1803, is probably the most important Early Romantic composer in Switzerland. However, he shares with many of his colleagues the fate of being forgotten after his death in 1836. Today, more than 700 works are kept in the manuscript archive of the Basel University Library. Thanks to the International Friedrich Theodor Fröhlich Society based in Brugg, this legacy has been rediscovered since 2017, edited piece by piece and performed in concerts. Bass-baritone Klaus Mertens follows in Fröhlich's footsteps and, together with lied pianist Volodymyr Lavrynenko, takes an exciting look at Fröhlich's extensive lied oeuvre: Eight Canzonettas on poems by Goethe and Uhland, among others, as well as the Declamatory Songs, in which the performers feel the composer's emotional vibrations, are framed by three elegies for solo piano with a haunting tonal language and sometimes astonishing twists.
|