 Mozart disait de lui qu’il était « un musicien selon son goût », le Mercure de France l’a encensé (il avait 22 ans !) comme un violoniste à la superbe sonorité et à la technique incroyable. Et pourtant, à 33 ans, Friedrich Eck (1767–1838) abandonne soudainementsa prometteuse carrière et passe le reste de sa vie avec sa seconde épouse, en France, éloigné de toute vie musicale. Après avoir été un enfant prodige qui avait charmé rien moins que Mozart (ils ont échangé d’affectueuses lettres et, semble-t-il, des partitions), avoir pris des leçons de violon du grand Viotti, et obtenu un poste important (et grassement payé) à la cour de Munich, il fit des tournées dans toutes les grandes places d’Europe et tout lui souriait — jusqu’à la mort, en couches, de sa jeune épouse, une aristocrate qu’il avait dû épouser en secret, en opposition violente avec sa famille. Peut-être est-ce afin d’oublier une première partie de vie qui s’est terminée dans une telle amertume que Eck disparut ainsi. Il nous laisse cinq concertos et un double concerto pour violon – écrits en parallèle avec Mozart, et qui représentent l’intégralité de son oeuvre connue à ce jour. Dès les premiers instants, le parallèle avec Mozart apparaît comme une évidence, avec une prédilection toutefois pour des moments de virtuosité, permettant de faire étalage de ses capacités violonistiques exceptionnelles. Mais rien de stérile ! Tour à tour lyrique, profonde, dramatique, charmante, sa musique offre de (très) belles surprises, et le 5e concerto, avec un Rondo Espagnol final qui préfigure déjà Lalo et Saint-Saëns, peut sans honte se comparer aux plus grands concertos de cette époque. Une révélation ! (Walter Appel)  Friedrich Eck, eleven years younger than Mozart and three years older than Beethoven, caused a sensation in the music capitals of Europe towards the end of the 19th century. The press gushed about the quality of his sound and praised the ample, beautiful tone of the man who without a doubt would have enjoyed an even more successful career if he had not suddenly put down his bow and hung up his instrument on the wall for reasons that are still unknown. In 1800, he retired to France with his second (noble) wife. This sudden departure from the concert stage may have also contributed significantly to the fact that the virtuoso concertos he wrote for himself disappeared into obscurity, although they were printed by renowned publishers during his lifetime. This was presumably due to the enormous technical playing difficulties in the solo part, since the enchantingly melodic, intuitive and beautifully sounding music of the unknown Eck are in no way inferior to the five Mozart concertos. Listen for yourself!

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