 Francesco Geminiani, compositeur et violoniste fut un des disciples et suiveurs de Corelli. Violoniste virtuose, il renouvela l’usage du violon (avec son contemporain Tartini) à travers de nombreuses œuvres pour l’instrument (Concertos et sonates). Compositeur, il affectionne le contrepoint et une certaine tendance au chromatisme. Son usage de la virtuosité n’est jamais gratuit mais repose sur un socle harmonique solide. La collection de pièces de clavecin et orgue proposée dans ce double CD est en fait une compilation de transcriptions pour clavier d’après ses propres compositions : concertos et sonates pour violon, violoncelle et basse continue et même quelques œuvres pour violon et guitare. Notons que Geminiani s’y livre volontiers à des fantaisies et variations qui n’existent pas à l’état originel. Il réduit forcément la basse continue à la main gauche, décante la polyphonie dans les fugues ou au contraire la renforce dans les quelques mouvement dansés (Menuets, Allemande) sur le modèle du Bach des Suites pour clavier. La majorité de ces pièces est jouée au clavecin et l’imprégnation du style allemand y est évidente. Alternant un clavecin fort aimable signé Pascal Taskin (1769) et un orgue de style italien, Francesco Baroni instille dans son jeu la délicatesse, la grâce et les coloris avec l’aisance du colibri sautillant sur les touches, immobile et bref. L’alliance idéale entre le finesse du timbre du Taskin et celle du jeu du claveciniste (et organiste) nous donne une merveilleuse leçon de musique. (Jérôme Angouillant)  Among the numerous musical works by Francesco Geminiani, renowned virtuoso, theorist and versatile composer, the transcriptions for harpsichord are practically unknown. They were transcribed from his own instrumental compositions: Concerti Grossi, Sonatas for violin and bass, Sonatas for cello and bass, Metodi for violin and for guitar. This harpsichord production has usually escaped the musical writers and critics who have dealt with this musician at greater or lesser length, but always in a fragmentary form; only a few mention him rarely, but always very hurriedly and superficially. The transcriptions in question are in two collections published in London, one in 1743, the other many years later, in 1762. The 1762 compositions in this recording are collected into short suites formed of sonata movements originally intended for strings or guitar; they are characterised by a great variety of forms and facets. They range from “serious” compositions (a rigorous two-voice canon and two fugues) to dance movements (Allemande, Minuet, Gig, Rondeau) to movements typical of the Baroque sonata (Allegro, Affettuoso, Andante.

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