 Frédéric d’Erlanger (qu’il ne faut pas confondre avec son homonyme Camille), baron de son état, fit ses classes musicales à Paris avant de s’installer à Londres dans sa vingtaine : issu d’une famille de banquiers, la City l’attirait, mais elle lui laissa tout le temps de s’adonner à sa vraie passion. Celui que ses amis nommaient « Baron Freddy » avait la plume facile et élégante, connu un joli succès à Covent Garden en 1897 avec son opéra Ines Mendes ou avec un délicieux ballet Les cents baisers (que Dorati enregistra !), et composa quelque mélodies fameuses : Midnight Rose, c’est lui ! Sa musique de chambre est quasiment inconnue, une injustice comme le prouve le grand Quintette écrit en 1902, plein d’envolées schumaniennes, aux mélodies sensuelles, si parfaitement écrit, et que Piers Lane joue avec une sorte de gourmandise, savourant son final plein de panache. Quelle belle œuvre, dont les mélodies restent longtemps en mémoire. Thomas Dunhill est tout aussi inconnu aujourd’hui que Frédéric d’Erlanger, alors qu’il fut un acteur majeur du renouveau de la musique de chambre anglaise au début du XXe Siècle avant de devenir un auteur à succès de musiques légères. Son Quintette de 1904 est comme pénétré des paysages d’Albion, emporté par un mouvement parfois tempétueux, avec un sens du fantasque dans le Scherzo qui rappelle son goût marqué pour la Phantasy (sous titres d’un Trio et d’un Quatuor dans son catalogue) à l’instar de son ami et mentor, John Ireland, Clavier vif, quatuor jouant orchestral, tout concourt à faire rayonner les beautés d’une œuvre qui donne envie d’entendre d’autres partitions coulées d’une plume aussi inspirée. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  As companionable, healthy and English as the South Downs on a sunny day’ was an early verdict on Thomas Dunhill's Piano Quintet, one which could equally well apply to both works onthis attractive programme.
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