 A compter des années cinquante, Erik Chisholm, exilé de son Ecossaise natale au Cap, transporta son univers musical, si longtemps influencé par Bartok, aux Indes. Son Deuxième Concerto pour piano l’affichait dans son titre même, le Concerto pour violon suit la même direction avec un peu moins de bonheur : la partition tire à la ligne, l’écriture pour le soliste est assez redoutable et même un peu maladroite, ce dont le jeu madré de Matthew Trusler ne laisse rien paraitre, même si l’on a d’abord l’oreille toute à l’orchestration : ce n’est pas en vain qu’Arnold Bax considéra Chisholm comme un maitre de la phalange symphonique. Cette maitrise s’entend plus encore dans la splendide "Dance Suite" où le piano virtuose de Danny Driver est un instrument en plus dans l’orchestre, l’influence de Bartok est patente sans pour autant amoindrir une grammaire singulière qui rappelle à quel point dans les années trente Chisholm était proche d’un Foulds, d’un Sorabji, membre éminent de cette marge qui osait au Royaume Uni prendre les chemins d’une modernité différente, ce que souligne à loisir la direction turbulente de Martyn Brabbins, coloriste inspiré aussi par les Trois Préludes pour piano tirés de "From the True Edge of the Great World", vignettes de voyage orchestrées avec finesse par le compositeur. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Quel point commun entre Bartok, Szymanowski, Respighi, Roussel et Ravel ? Réponse : le compositeur écossais Erik Chisholm. Curieuse entrée en matière qui, ne constitue point un déni de l’authentique personnalité du musicien mais plutôt une illustration de son aisance à évoquer une grande variété de climats. Après ses concertos pour piano, Hypérion vient enrichir une discographie famélique par ce programme qui dévoile deux des centres d’intérêt majeurs de Chisholm : la musique de l’Inde et le folklore écossais. Construit sur un schéma très peu conventionnel en quatre mouvements, le Concerto pour violon est en partie fondé sur des râgas hindoustanis. Ce qui ne saute pas aux oreilles lors d’une première écoute devient d’une évidence flagrante si l’on substitue mentalement le sitar au violon. Voici en tous cas une œuvre d’un intérêt majeur et les géants du violon seraient bien inspirés bien de suivre l’exemple de leurs aînés Max Rostal et Szymon Goldberg en l’intégrant à leur répertoire. Le reste du programme nous ancre dans le granit celtique des Highlands où celui que l’on surnommait « Mc Bartók » puise son inspiration sans jamais s’épancher dans la facilité. Une découverte d’importance. (Yves Kerbiriou)  A bracing excursion to the Indian subcontinent via the Scottish Highlands: the compelling force of Scottish Modernism that is Erik Chisholm makes a welcome reappearance on Hyperion. Matthew Trusler and Danny Driver are the committed soloists in the two large-scale concertante works.
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