Gaetano Donizetti (1797-1848)
La Favorite, opéra en 4 actes

Kate Aldrich
Yijie Shi
Ludovic Tézier
Giovanni Furlanetto
Marie-Bénédicte Souquet
Alain Gabriel
Dongjin Ahn
Chœur du Capitole de Toulouse
Orchestre National du Capitole de Toulouse
Antonello Allemandi, direction
Vincent Broussard, mise

J’espérais depuis longtemps la renaissance de ce chef-d’œuvre oublié de Donizetti que vit paraitre la scène de l’Opéra de Paris le 2 décembre 1840. Quelques extraits en français dirigés par Ruhlmann en 1912, une intégrale bâclée chez Cetra en 1991 laissaient le chant libre à des gravures de la version italienne de 1842 pour Padoue : un studio Decca alignant Cossoto, Pavarotti, Bacquier, Ghiaurov rendait justice à l’ouvrage, l’autre grande Leonora, Shirley Verrett, était captée live à New York, merveille. Mais le grand opéra français dormait, du moins jusqu’au 6 février 2014 où le rideau du Théâtre du Capitole de Toulouse se levait sur le beau spectacle de Vincent Boussard – respectueux de la partition, tranquillement illustratif mais avec la pointe de direction d’acteurs qu’autorise le sujet. Frédéric Cambert, conscient de la mission, avait assemblé une distribution de première force. Seule paille, le Balthazar tremulando de Ferruccio Furlanetto. Mais tous les autres sont parfaits, Ludovic Tézier, ligne admirable, incarnation subtile, campe un Alphonse XI aussi complexe de caractère que pur de bel canto, Kate Aldrich donne toute l’ampleur de son mezzo spinto à Léonore de Guzman, leçon de style, tout comme le solaire Fernand de Yijie Shi. Antonello Allemandi soigne son orchestre, et trouve des couleurs finement appariées à ses chanteurs. La Favorite nous est rendue, il faut que vous fassiez fête à cette résurrection (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)

Accueillie avec faveur par le public dès sa création en 1840, La Favorite a connu au vingtième siècle une longue éclipse, tout au moins en France car elle continua a être jouée dans la péninsule en version italienne. C’est donc à une redécouverte de la version française que nous assistons ici grâce à la mise en scène de Vincent Boussard : une version allégée du sacro-saint ballet traditionnel dans le Grand Opéra français, mais surtout une version épurée dans les décors stylisés de Vincent Lemaire et avec les splendides costumes de Christian Lacroix magnifiés par les éclairages changeants de Guido Levi. Kate Aldrich vibrante dans le rôle titre et Ludovic Tézier au sommet de son talent dominent une distribution fort honorable où l’on découvre notamment le jeune ténor Yije Shi très engagé dans le rôle de Fernand. L’orchestre et les excellents chœurs du Capitole de Toulouse contribuent largement sous la direction d’Antonello Allemandi à restituer à l’œuvre toute sa grandeur. La version Blu-ray rend particulièrement justice à la beauté tant visuelle que musicale d’un spectacle en tous points remarquable. (Eric Douchin)

One of the composer’s most beguiling scores, La Favorite is Donizetti’s La favorita in its original French form; a tale of love and war that represents a glorious mix of Italian bel canto and 19th-century grand opéra. Today’s scholarly interest in Donizetti’s output has helped bring La Favorite back into circulation, and Vincent Boussard’s arresting Toulouse production does full justice to its renewed masterpiece status, accentuating the work’s intimacy through economical sets and Christian Lacroix’s striking costumes, thus drawing attention to the opera’s three main characters. Three international principals take on these demanding roles : Chinese tenor Yijie Shi is a ‘revelation’ (La Dépêche) as Fernand, with French baritone Ludovic Tézier offering suitably rich-toned authority as King Alphonse XI and lauded American mezzo Kate Aldrich – ‘the Carmen of this generation’ (San Francisco Sentinel) – plumbing the emotional depths of Léonor’s music. Conductor and bel canto specialist Antonello Allemandi derives every possible nuance from the score, adding to the passionate proceedings onstage.