 Graupner, avec Stölzel, Fasch, Heinichen, et Zelenka, entre autres, fut un des compositeurs majeurs de la génération de Bach et Telemann. Il eut l'occasion lors de sa jeunesse de rencontrer ce dernier et de travailler avec lui, et son style, notamment instrumental, s'en trouva marqué à jamais. A la suite de la défection en 1729 du musicien chargé de la musique instrumentale, il se mit à composer 80 suites d’orchestre, 44 concertos, 50 suites pour clavecin, 112 symphonies, et autres pièces de musique de chambre, après les 1400 cantates, opéras et autres œuvres vocales créées depuis son engagement en 1709, la cécité totale interrompant seule son œuvre de compositeur en 1754. C'est de ce corpus fabuleux que resurgissent aujourd'hui les 4 concertos et la suite enregistrés ici, dans les couleurs somptueuses que leur prête l'Accademia Daniel dirigée par le claveciniste Shalev Ad-El. Si les concertos pour hautbois d’amour, et celui pour basson, évoquent irrésistiblement Telemann, c'est tout le lyrisme et l'expressivité de ce dernier qu'on retrouve intacts dans le concerto pour violon, au final démesuré, calqué sur ceux du maître hambourgeois. La « Musique de Table » est une suite à la française, où après une ouverture étonnament grave qui ramène au monde de Corelli, défilent devant nos oreilles charmées des « galanteries » aux titres alternativement français et italiens, pendants sonores des tableaux de Watteau ou Pater. Encore une superbe réussite pour ce jeune ensemble qui monte. (Jean-Michel Babin-Goasdoué)  The Darmstadt Court Orchestra must have represented a very high level of musical performance, and for five decades the court chapel master Christoph Graupner was the absolute ruler in this musical realm. Compared with his more than 1,400 cantatas, operas, and other vocal works, his instrumental works from his later years account for only a small portion of his oeuvre, but they demonstrate once again that, like his friend Telemann, Graupner was a composer of the late baroque era who always lived in quest of new expressive possibilities. In Graupner’s total of fifteen concertos, the transverse flute is the solo instrument; that is, the violin was not his preferred solo medium. In his formal language he followed models offered by the Italian and German concerto traditions. Overall, the solo instruments in Graupner do not come forward much with passage work; they are often interrupted by ripieno inserts. In his music the tonal element, the musical performance of a group, definitely occupied the foreground – which might also explain his frequent use of several solo instruments. The concertos presented here, composed in 1736-37 and 1742, were used either as table music pieces or for concert events. They are compositions for small ensembles; not a one of them functioned as music for performances on special festive occasions. Graupner prescribed the harpsichord as the continuo instrument for the four concertos and the Entrata per la Musica di Tavola.

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