Arcangelo Corelli (1653-1713)
Sonate, op. 5 n° 9 en la majeur

Giovanni Stefano Carbonelli
Sonate, op. 1 n° 2 en ré mineur

Giovanni Mossi (?1700-)
Sonate, op. 1 n° 5 en si mineur

Gasparo VISCONTI
Sonate, op. 2 n° 5 en mi mineur

Prospero CASTRUCCI
Sonate, op. 1 n° 4 en sol mineur

Pietro Antonio Locatelli (1695-1764)
Sonate, op. 8 n° 10 en la majeur

Antonio Maria MONTANARI
extrait de la Sonate en ré mineur

Riccardo Minasi, violon
Marco Ceccato, violoncelle
Giulia Nuti, clavecin et orgue
Margret Köll, triple harpe

L’affiche était prometteuse : le legs corellien ne fait pas, loin s’en faut, l’objet du culte qu’il mérite. Ses successeurs ne s’y étaient pas trompés, voyant en Corelli l’une des figures tutélaires de l’histoire de la musique. A une époque où la prolixité (dans le meilleur des cas) était la règle, ce maître des plus fascinant, tenant autant de Moïse que d’Abraham, sacrifiait sur l’autel de son exigence artistique bon nombre de travaux par lui jugés inaboutis, pour ne présenter que le concentré le plus essentiel : un œuvre limité à six opus où il livrait à l’humanité les Tables de la Loi violonistique. Ce CD entend ressusciter l’hommage dû à ce père fondateur du violon, ravivant au moyen d’une savante mise en abime celui que lui rendirent ses successeurs directs. Riche d’une documentation fort roborative, il propose à cet effet pas moins de quatre premières mondiales que l’on se réjouit par avance de pouvoir écouter. La déception est à la mesure de l’enthousiasme suscité. Musica Antiqua Roma et Riccardo Minasi ont sans doute leurs thuriféraires; ils présentent, au demeurant, de prestigieuses références. Pour ma part, je ne peux me satisfaire de l’absence de phrasé digne de ce nom, de plans mal établis (quand ils ne sont pas indistincts), d’une technique instrumentale insuffisante. (Christophe Luret)