 Secrétaire particulier de Liszt à Weimar, Raff composa nombres d’œuvres de musique de chambre. Aujourd’hui, il paraît difficile de trouver une filiation claire à son écriture : Mendelssohn, Schubert, Brahms ? Les rythmes et les couleurs sont davantage d’ascendance pragoise que viennoise. Cela étant, Raff fut bien davantage qu’un petit maître allemand, admiré de son temps. Il laissa quatre superbes opus pour le violoncelle et le piano. Des pièces d’une veine pastorale, qui évacuent les états d’âme dramatiques si chers aux romantiques. Le Duo op.59 est un curieux mélange entre les Scènes de la Forêt de Schumann (le piano ouvre seul cette page) et un lyrisme qui ferait songer à quelque paraphrase d’opéras, dans la seconde partie de la pièce. Les deux mouvements de la Fantaisie op.86 sont charmants. Les atmosphères mystérieuses et rêveuses sont portées par la délicatesse de l’archet de Christophe Croisé et la douce palpitation du piano d’Oxana Shevchenko. Les deux Romances op.182 furent destinées, à l’origine, pour cor et piano. Ce sont des partitions d’un intérêt assez secondaire. Il en va bien différemment de la Sonate en ré majeur, d’une durée d’une demi-heure. Elle impressionne par sa virtuosité, sa rapidité, mais aussi la multiplication des idées musicales. Tout comme dans les sonates de Brahms, les deux instruments sont placés à égalité. Curieusement, le deuxième mouvement est un vivace, sorte de perpetuum mobile diablement difficile. L’andante serait la partie la moins inventive alors que le finale repose sur l’expression d’un lyrisme que l’on retrouve dans les pages symphoniques du compositeur. A écouter. (Jean Dandrésy)  The beautiful, lyrical music of prolific 19th-century Swiss composer Joachim Raff was widely performed during his lifetime but is relatively under-represented today. Who better than Christoph Croisé, Raff’s modern day compatriot, to breathe new life into the composer’s complete works for cello and piano. Raff’s chamber music, and especially his works for cello, were among his most notable achievements. Having established a career in Germany in the mid-1850’s, Raff encountered the eminent cellist Bernhard Cossman whose mastery of the instrument inspired the composer’s rich Romantic oeuvre. Christoph, who has “got it all – technical chops, impeccable musicianship” (Gramophone), puts a fresh, 21st-century spin on Raff’s memorable music resulting in this benchmark recording.
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