Werner Egk (1901-1983)
Peer Gynt, opéra en 3 actes

Rolan Hermann, baryton (Peer Gynt)
Norma Sharp, soprano (Solveig)
Cornelia Wulkopf, alto (Aase)
Janet Perry, soprano (Ingrid)
Heiner Hopfner, ténor (Mads)
Hans Hopf, ténor (Der Alte)
Kari Lövaas, soprano (Die Rothaarige)
Chor des Bayerischen Rundfunks
Helmut Franz, direction
Munich Radio Orchestra
Heinz Wallberg, direction

L’anecdote est touchante : le jeune Werner Mayer (1901-1983) adopte le pseudonyme Egk lorsqu’il épouse la musicienne Elisabeth Karl, s’appropriant ses initiales (Elisabeth, Geborne – née – Karl). Datant de 1938, Peer Gynt, basé sur le texte du norvégien Henrik Ibsen (1828-1906), est le troisième opéra de celui qui, tôt, pressent l’importance de la radiodiffusion en tant que média de masse et qui s’attelle dès lors à l’écriture d’opéras et de pièces radiophoniques. Le compositeur y revient à une écriture plus Stravinskienne, après le changement de style – bien moins moderniste, et peut-être opportuniste par rapport au pouvoir de l’époque – de Die Zaubergeige trois ans plus tôt. Œuvre magistrale de la littérature norvégienne, le texte d’Ibsen est un monstre touffu, rêche, où interviennent des dizaines de personnages, qui entrent et sortent dans un tourbillon d’actions enchevêtrées et une abondance de thèmes, et la partition de Werner Egk restitue à la fois cette âpreté et ce foisonnement – au point d’avoir parfois besoin de s’en échapper pour prendre un grand bol d’air avant de s’y replonger. (Bernard Vincken)