Le concerto pour instrument à clavier et orchestre apparaît dans la première moitié du XVIIIème siècle avec Bach, Haendel, mais aussi Durante, Galuppi, en Italie, et à Vienne, Monn (qui décède en 1750 en laissant 7 concertos pour clavecin et orchestre), ou Wagenseil qui en compose 27... Si l'instrument le plus couramment utilisé est le clavecin, le premier concerto spécifiquement conçu pour le nouveau pianoforte sera dû à l'anglais Philip Hayes en 1769, et Mozart jouera un de ses concertos sur un clavecin à Prague en 1787 lors d'un concert public. Cette belle anthologie présente des concerti rares mais tous déjà enregistrés, sauf le plus ancien, attribué à Pergolèse, et celui de Jomelli (un autre concerto pour piano du même compositeur, en ré, a déjà connu les honneurs du disque, chez Tactus). L'unique concerto pour clavecin et orchestre, en si bémol, du grand Durante, sert de prototype à ceux de ses élèves et émules, Pergolèse, Paisiello (8 concertos pour piano), et Jomelli, aux Conservatoires de Naples, où Cimarosa a également étudié puis enseigné, quelques années après la disparition du maître en 1755. Son concerto, également en si bémol, ajoute un récitatif directement issu de l'opéra aux trois mouvements habituels. Celui de Pergolèse confronte deux pianos solistes, tandis que celui de Kozeluch est le premier concerto pour piano à quatre mains, répertorié. Le concerto op. 7 n° 5 de Johann Christian Bach respire lui aussi l'italianité, bien que publié en 1770 à Londres, où Clementi crée son unique concerto en ut en 1795, avant d'en faire une sonate la même année. Carl Stamitz, virtuose du violon et de l'alto, ajoute une partie de violon solo à l'Andante de son unique et mélodieux concerto pour piano, de même que Jomelli. Si celui de Boccherini, d'attribution douteuse, ne reflète rien du style habituel de l'illustre Lucquois, celui de Cambini, installé à Paris, assimile parfaitement l'idiome des symphonies concertantes en faveur en France dans les années 1780. (Jean-Michel Babin-Goasdoué) New recordings of rare keyboard concertos from the 18th century and beyond: an essential acquisition for concerto collectors. One of Brilliant Classics’s best-selling boxes has been a 25CD compilation of rarely heard piano concertos from the Romantic era in much-prized recordings from the 60s and 70s. Here is an imaginatively designed prequel: concertos written at a time of rapid evolution in the technology of keyboard instruments, by Italian, German and Czech composers who were responding to a rapidly increasing demand for soloistic repertoire which would show the harpsichord or fortepiano to best advantage as capable of both poetic reflection and virtuoso showmanship. Often these composers are better known for their vocal music, such as Jommelli and Pergolesi, or their works for strings and winds such as Stamitz and Koželuch: this release expands our understanding of their talent in a genre defined and immortalised by Mozart and Beethoven. ‘Being galant, in general’, wrote Voltaire, ‘means seeking to please’. All the composers gathered here sought to fulfil Voltaire’s dictum in their own ways. The concertos abound in grand opening tuttis which draw back the curtain for the solo instrument to sing as if on the operatic stage – an important origin for the ‘galant’ style as these composers understood it – and to engage the ensemble in lively and brilliant discourse. Second movements are often gentle Romances, never less than charming and, in the case of Clementi and Stamitz, for example, more profound than that. The finales are cast as Rondos, finishing off with a flourish and handfuls of brilliant figuration for the hard-working soloist. On this occasion that role is taken by the Italian pianist David Boldrini, who also contributes valuable booklet notes to the album. As a student of Bruno Canino and Paul Badura Skoda he acquired a thorough understanding of early-Classical keyboard style which he has demonstrated in competitions, festivals and concerts across the world. In his native Florence he also works as an opera director and conductor, and brings a special flair to these rarely encountered concertos which is informed by his experience of working on the lyric stage.
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