Chostakovitch Symphonie n 4 - Suite Hamlet Kondrachine Serov - ALC1484 - Petits prix

Page majeure du répertoire orchestral du compositeur russe, la Symphonie n° 4 est probablement la plus mahlérienne de ses partitions jusque dans le finale qui rend hommage à la marche funèbre de la Symphonie n° 1 du musicien viennois. La violence expressive, l’ironie alimentent cette musique qui fut mise à l’index par le régime soviétique. Achevée en 1936, elle ne fut créée que 31 ans plus tard. En 1962, Kondrachine en donna une version de référence, rééditée à plusieurs reprises. Ici, le label Alto utilise le remastering de 1966, bien préférable à la première sortie en CD sous étiquette Le Chant du Monde. L’interprétation de Kondrachine joue du caractère expressionniste de l’œuvre, appuyant les contrastes, les dissonances saisissantes qui heurtèrent les censeurs du régime. L’œuvre bénéficie aujourd’hui d’une impressionnante quantité de lectures notamment dans l’édition définitive. Pour autant, cette version mérite d’être connue tout comme celle des premiers interprètes en Occident, Rojdestvensky en Angleterre et Ormandy aux Etats-Unis. Chostakovitch définissait la musique de scène Hamlet et nombre d’autres partitions dédiées au théâtre et au cinéma comme des musiques "alimentaires". La partition révèle l’efficacité d’une écriture qui va directement au cœur de l’action scénique, maniant le tragique et la grandiloquence, l’humour et le sarcasme. Des 33 numéros de la musique de scène, Chostakovitch réalisa une suite (op. 32a) dont la composition s’acheva en 1932. En 1984, Edward Serov en livra une lecture haute en couleurs. (Jean Dandrésy)