Wolfgang Amadeus Mozart (1756-91)
Serenade n° 13 en sol majeur, K525 'Eine kleine Nachtmusik'
Symphonie n° 41 en do majeur, K551 'Jupiter'

Richard Strauss (1864-1949)
Horn Concerto n° 2 en mi bémol majeur, AV132

Gottfried von Freiberg, cor
Wiener Philharmoniker
Karl Böhm

Le 2e Concerto pour cor, cette pastorale giocoso, manquait à la discographie straussienne de Karl Böhm. L’œuvre lui semblait quasi destinée, sa lyrique panthéiste trouvant dans la clarté de sa direction une dimension poétique supplémentaire qu’accroit encore la sonorité si typiquement viennoise de Gottfried von Freiberg. L’archive, enregistrée avec une grande présence en 1944, est précieuse, aucune autre captation de l’œuvre par Karl Böhm n’existant à ma connaissance. C’est la perle de ce disque où paraissent deux partitions de Mozart également enregistrées durant la guerre, "Eine kleine Nachtmusik" comme dégagée des contingences de l’époque, "Symphonie Jupiter" surtout, tellement moderne de carrure, d’élan, aux attaques si marquées, preuve que l’art de Karl Böhm était, comme celui de son mentor Richard Strauss, à revers d’une certaine tradition romantique, au point que cette "Jupiter" aura passé l’épreuve du temps. (Discophilia - Artlinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

En pleine Seconde Guerre mondiale (1943 et 1944), la Radio du Reich allemand de Vienne a capté dans une qualité technique exceptionnelle pour l’époque, trois œuvres sur bandes magnétiques. Les liens entre le Philharmonique de Vienne et Böhm furent inaltérés durant un demi-siècle (le chef devint directeur de l’Opéra de Vienne en 1942). Mozart et Strauss furent l’Alpha et l’Oméga du répertoire du chef, l’un des artistes les plus proches de Strauss. Le premier enregistrement du Concerto pour cor composé en 1942 et interprété ici par son dédicataire, le cor solo du Philharmonique, Gottfried von Freiberg est magistral. Il fait suite à la création de l’œuvre au festival de Salzbourg qui avait eu lieu l’année précédente. A la virtuosité du soliste s’ajoute la beauté d’un timbre chaleureux et délicat, hommage à l’esprit mozartien qui influença tant le compositeur dans cette partition. Les interprétations de la Petite Musique de nuit de Mozart par Böhm demeurent d’une conception chambriste, qu’il s’agisse de la présente lecture de 1943 ou de celle gravée avec le même orchestre, pour Deutsche Grammophon, en 1974. Les tempi sont assurément plus alertes en 1943 et le rubato sévèrement encadré. La direction apparaît très "moderne". On peut parler d’une conception austère sinon dramatique de la Symphonie "Jupiter". Bien que les effectifs de l’orchestre soient imposants, la vie intérieure, l’art de mettre en valeur la polyphonie est remarquable. Un album qui rejoint les parutions déjà disponibles de Böhm chez Orfeo. (Jean Dandrésy)