 Richter et Chostakovitch lui-même ont marqué à jamais l’interprétation du Quintette, lectures fer et sang où le piano donnait le ton et le tactus respectivement au Quatuor Borodine et au Quatuor Beethoven. Marc-André Hamelin ne voit pas les choses ainsi, son piano ample, plein de timbres et sans violence, écoute le quatuor – cela est sensible dans l’entre chiens et loups du premier mouvement, dans l’étrange Adagio ou se délite la Fugue, et même le Scherzo, sur les pointes, préfère au motorisme habituel une déambulation un peu ivre où perce un humour moins sarcastique qu’à l’habitude. Dans l’Intermezzo, avec son chant du violon entre Bach et musique juive, le caractère esseulé laisse place à une forme de rêve à peine triste. Décidément, cette lecture atypique offre un autre angle de vue sur un chef d’œuvre bien plus ambigü qu’il n’y paraissait jusque là. Les Takacs essayent de renouveler également le complexe deuxième Quatuor, requiem sans paroles écrit à la fin de la seconde guerre mondiale où Chostakovitch pleure son ami Ivan Sollertinski. Cette plongée dans l’intime, presque privée de pathos par les Takacs, prend soudain une dimension autre, intemporelle, comme dégagé du contexte historique. Bien vu, suprêmement réalisé, serait-ce le premier volume d’un voyage du Quatuor Takacs dans le journal secret de Chostakovitch ? (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Il est difficile d'imaginer programme plus séduisant : le dense Quatuor à cordes nº 2 ainsi que le Quintette avec piano faussement archaïssant de Chostakovitch interprétés par le Takács Quartet et Marc-André Hamelin, enregistrés avec amour par l'équipe d'Hyperion Simon Eadon et Andrew Keener et accompagnés d'une note explicative exhaustive de David Fanning. Soixante-dix minutes d'extase post-révolutionnaire russe. It is hard to envisage a more enticing prospect: Shostakovich’s densely woven String Quartet No 2 and his deceptively backward-looking Piano Quintet, performed by the stellar Takács Quartet and Marc-André Hamelin, generously notated by David Fanning, and lovingly recorded by Hyperion’s Simon Eadon and Andrew Keener team. Seventy minutes of post-Revolutionary Russian ecstasy.
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