La Deuxième Symphonie, avec ses mystérieux arrêts, ses bois célestes, ses cordes d’eau claire, est un éden. C’est ainsi que la voit et la fait entendre Christian Thielemann, la rapprochant de Schubert. Il abdique ici ce ton altier, ces gestes larges, ces crescendos hymniques qui, à Vienne comme à Dresde, signent ses interprétations des grandes symphonies de la maturité. Fluide, serein, se laissant séduire par les clartés polyphoniques de la Staatskapelle dont l’acoustique si naturelle de la Elbphilharmonie expose les rayonnantes beautés, il les laisse jouer : la captation d’Alexander Radulescu qui le montre si économe de geste, si tranquille malgré cet œil toujours aux aguets, saisit la maitrise confondante d’un art qui va à l’essentiel. Thielemann dans sa jeunesse eut quelques tentations narcissiques, il s’enivrait de la beauté de ses orchestres, mais depuis qu’il s’est enraciné à Dresde, la Staatskapelle lui aura offert son idéal sonore, il n’a plus guère qu’ à en modeler l’espressivo, si émouvant dans la mélancolique procession nocturne du vaste Andante qui déroule sa voie lactée de pianissimo, dix-huit minutes de pure magie que l’édition de la version 1877 revue par William Carragan embellie encore en rendant compte de la simplicité initialement employée ici par Bruckner. Etape majeur de ce nouveau cycle entrepris par l’alliage parfait d’un orchestre et d’un chef immergés dans Bruckner. Aujourd’hui seul Herbert Blomstedt à Leipzig atteint au même degré d’inspiration. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé) Avec cette deuxième symphonie, Christian Thielemann boucle son cycle brucknérien à la tête de « sa » Staatskapelle, même si la 7° est parue sous une autre étiquette. Dans la nouvelle et superbe salle de l’Elbphilharmonie de Hambourg en février 2019, l’orchestre dresdois subjugue par sa somptuosité sonore et Thielemann désormais sexagénaire confirme glorieusement qu’il a atteint avec la vénérable phalange une dimension musicale et spirituelle de premier plan. Son style s’est fait plus apaisé, harmonieux et fluide que dans ses premiers essais brucknériens à Munich, non dénués d’une certaine lourdeur. Seule réserve, le choix de la version de 1877, très abrégée par rapport à la première version de 1872 et qui introduit des modifications dommageables comme la sublime phrase finale de l’adagio, initialement prévue pour le cor mais ici jouée par la clarinette ; aussi beau soit le son du soliste de Dresde, elle sonne quand même mieux au cor pour lequel Bruckner l’avait écrite... Qu’importe, C Major fait coup double : il nous offre à la fois la première intégrale des neuf symphonies du maître de Saint Florian en vidéo et une nouvelle version majeure du cycle, à la fois instrumentalement superlative et musicalement achevée. (Richard Wander) Thielemann‘s brilliant interpretation of Bruckner´s Symphony No. 2 is performed wonderfully by the Staatskapelle Dresden, completing their critically acclaimed Bruckner cycle with a concert at the Elbphilharmonie Hamburg. “In the Elbphilharmonie Thielemann once again proved to be the unrestricted Ruler on his ancestral territory, German Romantic repertoire” (Hamburger Abendblatt) and critics praised how lucent and with how much musical intensity Thielemann conducted this symphony in the acoustics of this hall – an exceptional positive example for subsequent conductors and orchestras.
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