|
Classica from June 2021 Review de Jérémie Cahen Page No. 92
Format : 1 CD Digipack Total Time : 00:59:00
Label : Berlin Classics Catalog No. : 0301263BC EAN : 0885470012636
Publishing Year : 2020 Release Date : 03/02/2021
Genre : Classical
|
|
 |
Johannes Brahms (1855-1897) Concerto pour piano à 4 mains et orchestre à cordes en sol mineur (d'après le quatuor, op. 25) Variations pour 2 pianos en si bémol majeur sur un thème de Joseph Haydn, op. 56b
Duo Silver-Garburg Wiener Symphoniker Florian Krumpöck, direction
|
 
 Aimez-vous que nous aimions par dessus tout un Brahms qui ne soit pas forcément le vôtre ? A chacun ses vieux petits trucs d'écouteur décati, et les embusqués de la vaste brigade secrète des traîtreusement ''pas d'accord'' sont priés de mettre leur mouchoir par dessus. C'est que allez ! dans la musique de chambre de Brahms, nous avons toujours préféré ses trois quatuors avec piano, et parmi ceux-ci le premier et sa fin irrésistiblement tziganisante. Et c'est justement celui-là qu'on nous redonne dans une surprenante version un peu instrumentalement amplifiée, à savoir avec deux pianos (si homogènes ici que ça n'y paraît qu'à peine) et orchestre à cordes. Pas forcément d'une priorité vitale tout ça, certes, mais la surprise, c'est que le travail est si bien fait (si légèrement troussé : une patte qui nous épate !) qu'on n'entend qu'à peine la différence dans le plus rapide et dynamique de l'oeuvre (premier et dernier mouvement), et que finalement l'épaississement de la texture orchestrale trouve surtout son intérêt et sa justification à souligner la déclamation sentimentale et lyrique de la troisième partie (andante). Alors, pourquoi pas ? Cet arrangement fort habile est de Richard Dünser, un compositeur autrichien d'environ soixante ans aujourd'hui, que forma notamment Henze. Le CD se trouve complété par le duo purement pianiste, deux quadragénaires autrichiens dont nous avions déjà apprécié une splendide version du Sacre du printemps (entre autres), ici dans cette version originelle de variations inspirées par Haydn (la mouture orchestrale ne vint qu'ensuite). Là, ils figurent la perfection même dans l'écoute réciproque, ce qui nous fait d'autant plus regretter une mise en disque de l'oeuvre même pas plagée du tout. Comment une telle désinvolture éditoriale est-elle concevable, nous en reparlerons le jour terrible du jugement musical dernier. (Gilles-Daniel Percet)

|
. |
 |
|
|