Dimitry Stepanovich Bortnyansky (1751-1825)
Sinfonia de l'opéra "Il Quinto Fabio"
Motets "In convertendo dominus" et "Ave Maria"…

Galina Knysh, soprano
Elena Pozhidaeva, alto
Anton Vassiliev, baryton
Pratum Integrum Orchestra
Sergei Filchenko, premier violon et concertmaster

Né en 1751 le compositeur russe d’origine ukrainienne Dmitri Bortnianski pratique enfant le chant choral avant d’entamer des études musicales au conservatoire de Saint Petersbourg. Il y rencontre Baldassare Galuppi qui lui fait découvrir la musique de Gluck et Telemann entre autres. A son retour en Italie, Gluck emmène son élève avec lui afin de poursuivre sa formation. Bortianski y fait une carrière florissante de compositeur. Ses opéras "Créon", "Alcide" et "Quinto Fabio" connaissent un succès considérable. En 1779, Catherine le rappelle en Russie et le nomme maître de chapelle. Il compose alors des opéras comiques, des œuvres instrumentales et des mélodies. Il se consacre totalement à la musique sacrée en obtenant le poste de directeur de la Chapelle Impériale et la commande d’écrire le très cérémoniel service de la Liturgie de Saint Jean Chrysostome. Si cette dernière partie de son legs est bien documentée, cet album nous propose un aperçu de sa période italienne. La Sinfonia de Quinto Fabio en trois mouvements qui ouvre le programme et les quelques airs extraits des divers opéras qui suivent sont dans la tradition de l’opéras séria alla Paisiello même si le compositeur y introduit souvent des cors et des hautbois pour accompagner la voix et rehausser la couleur générale. Charmante Canzonetta. Le motet "In convertendo dominus", l’Ave Maria et le Salve Regina n’échappent pas non plus au modèle italien. La petite Fugue isolée (extrait d’une messe) est hélas défigurée par un chœur souffreteux. On n’y perçoit pas vraiment la patte de l’"Orphée de la Neva" surnom donné par ses collègues russes. Les œuvres vocales pâtissent aussi de l’interprétation terne et laborieuse de la soprano Galina Kych. Le "Montes valles resonate" dans sa luxuriance orchestrale et vocale traduit quant à lui de façon saisissante l’influence de Gluck. Judicieux programme certes mais on peut préférer, tout comme Berlioz dans les soirées de l’orchestre, les Concertos pour chœur, « …ces chants des anges descendant du ciel ». (Jérôme Angouillant)

Dmitry Bortnyansky, le plus célèbre compositeur russe du 18e siècle, est surtout connu pour sa musique d’église. Il étudiera la composition en Italie auprès du Vénitien Baldassare Galupi restant dix ans à Venise à s’imprégner de toutes les arcanes de l’opera seria italien. Toute l’italianité ainsi acquise est présente dans cet enregistrement encensé par la critique à sa sortie en 2003. Enregistré sur instruments d’époque et interprété par deux remarquables solistes, il débute par une brillante Sinfonia en trois parties (1778) que suivent huit œuvres vocales. La voix large et profonde de Galina Knysh accompagnée par l’orchestre au complet fait merveille dès la première aria. Suivent une canzonetta pour soprano et quintette à cordes et une aria pour soprano et cordes de même facture. Dans la fugue « Amen » résonne le chœur à quatre voix. La contralto intervient dans le premier des quatre motets dont l’aria est de toute beauté. Dans le motet suivant les deux solistes offrent un moment de grâce avec un Ave Maria lumineux. L’agilité vocale de la soprano irradie à nouveau le troisième motet. Le dernier qui réunit tous les interprètes conclut en apothéose cet enregistrement précieux. (Gérard Martin)

Dmitry Bortnyansky (1751-1825) est resté dans l'histoire de la culture russe avant tout comme le maître reconnu de la musique sacrée Orthodoxe / La liste de ses quelques 200 œuvres connues, inclue également des opéras, des concertos, des sonates, des symphonies… / Plus de 600 manuscrits ont été déposés après la mort du compositeur dans les archives du Chœur de la Cour de Katerina la Grande où il été Maître de chapelle – seulement une vingtaine a perduré jusqu’à nos jours. Des 5 opéras dans le style italien dont nous avons connaissance, seulement 2 nous sont parvenus ainsi que les quelques airs récemment découverts et présents sur ce disque en première mondiale / Pratum Integrum est un orchestre dédié à la musique ancienne, le seul ensemble russe intégrant tous les groupes d'instruments historiques. Le répertoire de Pratum Integrum est conçu dans le but de présenter à l’audience des œuvres totalement inconnues jusqu’alors. Une recherche active a été initiée ce qui a permis la redécouverte de la première symphonie russe, « Sinfonia en do majeur » de M. Berezovsky ou bien du premier opéra de D. Bortnyansky, « Creonte » qu’on pensait perdu à jamais. L’origine de Pratum Integrum remonte à 1993 quand « L’ensemble de Musique Ancienne » a été créé au Conservatoire de Moscou par le grand pianiste et claveciniste Alexei Lyubimov. Depuis 2003, l’orchestre s’est constitué en un ensemble professionnel. Pratum Integrum Orchestra n’a pas de directeur musical, mais des chefs invités comme Sigizwald Kuijken ou Trevor Pinnock qui ont eu l’occasion de se produire à la tête de l’ensemble.