Hector Berlioz (1803-69)
Symphonie fantastique, op. 14
Ouverture "Le Corsaire", op. 21

Symphonie-Orchester des Bayerischen Rundfunks
Rafael Kubelik, direction

Le répertoire de Kubelik était prodigieux de diversité. La musique française y tenait une place éminente. Le chef tchèque grava la Symphonie fantastique de Berlioz à quatre reprises. Ce témoignage capté en concert en 1981 est remarquable. C’est l’une des grandes versions de cette décennie. S’appuyant sur la puissance et la souplesse à la fois des pupitres de la phalange de Munich, le chef dose admirablement la progression dynamique et les contrastes de l’œuvre. Il en restitue la folie sensuelle et le mécanisme du drame qui ne cesse de croître. Sans aucun pathos, mais avec une énergie très concentrée, il obtient une clarté des phrases impressionnante notamment dans Un bal. La Scène aux champs est tout aussi équilibrée dans une écriture épurée et qui joue d’effets stéréophoniques. La marche au supplice est d’une efficacité extraordinaire entre les cordes graves et les percussions d’une puissance réjouissante. On aurait aimé que le finale, Songe d’une nuit de Sabbat soit plus “imprévisible”. Les timbres de l’orchestre sont magnifiques, mais le soupçon de folie que l’on a connu notamment chez Munch et Cluytens manque dans cette interprétation au demeurant marquante. Tout aussi colorée est l’ouverture « Le Corsaire » captée en 1962 et dont la stéréophonie est, hélas, assez plate. Une bonne lecture. (Jean Dandrésy)