Berg Zemlinsky Wally Transcriptions pour ensemble de chambre Brilinsky Neubauer Sikorski Piirto

Trois compositeurs et cinq instrumentistes viennois forment le casting de ce disque hommage à la capitale culturelle de l’Autriche, siège de la Sécession et de l’Apocalypse joyeuse définie entre autres par Gustav Klimt et Josef Hoffman. La transcription par le violoniste Maxim Brilinsky du Concerto pour violon d’Alban Berg est une véritable curiosité même si l’usage de la transcription était monnaie courante chez les trois viennois. Conçue ici pour violon clarinette piano et contrebasse, le travail effectué par Brilinsky, s’inscrit parfaitement dans la lignée de ses aînés. Il dévoile la structure vertébrale de l’œuvre et les nerfs qui la sous-tendent. Donnant une transparence et une clarté inédites à la partition de Berg tout en en gommant l’aspect séminal et dramatique pourtant essentiel. La transcription pour quatuor de l’Adagio de Concerto de Chambre est signée du compositeur. Dédiée à Schoenberg, l’œuvre émane d’un certain classicisme viennois (Adorno) commun aux trois musiciens. L’Adagio déploie ici un lyrisme narratif et bienvenu, remarquablement défendu par un trio dépourvu de la contrebasse. Deux charmantes pièces de Zemlinsky issues de sa musique de scène "Cymbeline", arrangées elles aussi par Brilinsky complètent le programme ainsi qu’une œuvre originale du compositeur Thomas Wally (né en 1981) en quatre mouvements, "Transfigurations", suite de variations évolutives autour d’un motif qui rappelle que la seconde école de Vienne a encore de beaux jours devant elle. (Jérôme Angouillant)