Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Quatuor à cordes n° 1 en fa majeur, op. 18/1
Quatuor à cordes n° 2 en sol majeur, op. 18/2
Quatuor à cordes n° 3 en ré majeur, op. 18/3
Quatuor à cordes n° 4 en do mineur, op. 18/4
Quatuor à cordes n° 5 en la majeur, op. 18/5
Quatuor à cordes n° 6 en si bémol majeur, op. 18/6
Quatuor à cordes n° 7 en fa majeur, op. 59/1 "Razumvosky n° 1"
Quatuor à cordes n° 8 en mi mineur, op. 59/2 "Razumovsky n° 2"
Quatuor à cordes n° 9 en do majeur, op. 59/3 "Razumovsky n° 3"
Quatuor à cordes n° 10 en mi bémol majeur, op. 74 "Les harpes"
Quatuor à cordes n° 11 en fa mineur, op. 95 "Serioso"
Quatuor à cordes n° 12 en mi bémol majeur, op. 127
Quatuor à cordes n° 13 en si bémol majeur, op. 130
Quatuor à cordes n° 14 en do dièse mineur, op. 131
Quatuor à cordes n° 15 en la mineur, op. 132
Quatuor à cordes n° 16 en fa majeur, op. 135
Quatuor à cordes en fa majeur, Hess 34

Quatuor Smetana

Jiri Novak, violon
Lubomir Kostecky, violon
Milan Skampa, alto
Antonin Kohout, violoncelle

Les Smetana abordèrent les Quatuors de Beethoven à pas comptés dès le début des années soixante et dans le plus grand désordre, commençant par les derniers opus, histoire de se mesurer d’emblée à l’absolu. Gravures éparses, pour le label national Supraphon, mais aussi pour His Master’s Voice ou Electrola. Parutions dispersées et parcellaires à laquelle la Columbia Japonaise décida de mettre bon ordre : à compter de 1977, elle enregistra avec les ingénieurs de Supraphon à Prague une intégrale qui s’étendit sur près de dix années. Le résultat intrigue : la formation n’était plus dans les feux de sa première jeunesse, la sonorité même avait pris quelque chose d’âpre, cordes rêches, polyphonies sèches (mais stupéfiantes de précisions), discours péremptoire. Ce Beethoven là n’a aucune aménité même en son opus 18. Cette manière à la cravache, ce peu d’attention à la sonorité allaient à rebours de l’hédonisme que les Berg et d’une façon plus générale tous les jeunes quatuors imprimaient à leur Beethoven. Clairement les Smetana venaient d’ailleurs, témoins ultimes des temps héroïques où jouer Beethoven signifiait lutter. A mesure que je progresse dans cette somme, j’abandonne toute idée de beauté pour me laisser saisir par la puissance expressive d’un discours qui aux ultimes quatuors découvrent des horizons stupéfiants où soudain l’histoire du Quatuor moderne semble se dessiner : cette abrasion des timbres, ce souffle épique, cette tension nerveuse n’excluent pas une dimension spirituelle qui agit comme une catharsis. Ce n’est plus du tout un quatuor qui joue les 15e et 16e Quatuors mais bien la musique d’un autre monde qui résonne, quant à savoir quels instruments produisent cette myriade de sons... Personne ne voudra se priver d’une expérience si radicale. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

The Smetana Quartet are a true legend. For over four decades (1945-1989), the ensemble gained critical acclaim and enthused audiences all over world, particularly in the UK, USA and Japan. They attained perfect chime and extraordinary flexibility in voice leading, resulting in part from their playing the entire repertoire by heart. The quartet performed Beethoven’s works throughout their existence – following Smetana, he was the composer on whose music they focused the most and whose complete quartets were in their repertoire from 1974 onwards. They explored some of Beethoven’s pieces for several years before including them in their concert programmes. In collaboration with a Supraphon team, in 1976 the ensemble embarked upon a colossal project, which in 1985 came to fruition with the release on Nippon Columbia of a recording of the complete Beethoven string quartets. Even though the past decade has seen significant changes pertaining to interpretation and technology, the Smetana Quartet’s account of Beethoven’s works is by no means a “museum exhibit”, with their vivacity and dynamism still enthralling today’s listeners. The recording, carefully digitally remastered from the original analogue tapes, is the very first release beyond Japan. Lovers of perfect sound are afforded the opportunity to listen to it Hi-Res 24 bit/192 kHz.