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Diapason de avril 2012 Critique de Harold Lopparelli Page n° 105
Format : 1 CD Digipack Durée totale : 00:57:46
Enregistrement : 27-30/09/2010 Lieu : Cologne Pays : Allemagne Prise de son : Stereo
Label : Passacaille Référence : PAS972 EAN : 5425004849724 Code Prix : DM021A
Année d'édition : 2011 Date de sortie : 31/10/2011
Genre : Classique
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Georg Philipp Telemann (1681-1767) Concerto en la mineur, pour flûte à bec, viole de gambe et orchestreJohann Gottlieb Graun (1703-1771) Concerto en ré majeur pour viole de gambe et orchestreAntonio Vivaldi (1678-1741) Concerto en la majeur, pour violon, violoncello all'inglese et orchestreGiuseppe Tartini (1692-1770) Concerto en la majeur pour viole de gambe et orchestre
Vittorio Ghielmi, viole de gambe Dorothee Oberlinger, flûte à bec Mayumi Hirasaki, violon Marcel Comendant, clavecin Orchestre Il Suonar Parlante Vittorio Ghielmi, direction
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 Belle découverte que ce disque qui nous fait voyager en Europe centrale à travers trois concertos pour viole de gambe. Dans la notice fort intéressante qui motive son approche personnelle, disons son ressenti du répertoire baroque, Vittorio Ghielmi évoque le « Duende ». Cette notion issue du flamenco qui désigne un état de grâce mystérieux et indicible. Elle sert de lien entre les traditions, l’âme et la musique. A ce titre, son ensemble « Il suonar parlante » multiplie les expériences cross-over en collaborant avec des musiciens traditionnels d’Asie ou de jazz, mixant les influences et les sonorités. On notera dans ce disque, dans certaines cadences, la présence d’un cymbalum. Le titre : « Barbarian beauty » vient de Telemann qui, au cours d’un voyage en Silésie, aurait découvert l’esprit et l’invention instrumentale de cette musique bohémienne « dans toute son authentique et barbare beauté ». Il écrit : « Un auditeur attentif pourrait engranger en huit jours assez d’idées musicales pour meubler le reste de sa vie, je composais par la suite de nombreux trios et concertos dans ce style mais costumés à l’italienne ». Le concerto de Telemann offre l’exemple type de cette accordance de style. L’habit est de coupe italienne mais le tissu en est polonais et bohémien. Ecoutez la rusticité de la danse de l’allegro final et la cadence au cymbalum. Le concerto en ré majeur de Graun fait partie d’un corpus du dix concertos pour viole de gambe et reste inédit. Il explore toutes les ressources de la viole et fut écrit pour « le meilleur gambiste du monde » dixit Hiller. C’est dire le défi pour l’interprète et le plaisir contagieux qu’en tire Ghielmi. Il est rare d’entendre une viole de gambe ainsi déboutonnée et un soliste aussi affuté. Le concerto de Vivaldi pour « violoncellallinglese » (en fait une viole) figure parmi ses plus originaux. Le Tartini est le moins idiomatique. / « Il suonar parlante » imprime un style vif et nerveux à cette musique, il accentue l’aspect rythmique et répétitif des danses. Les attaques sont tranchantes, les sonorités jouissives et les tempos n’hésitent pas à brusquer l’orchestre. Il sait aussi exhaler dans les mouvements lents une certaine mélancolie très « MettleEuropa ». Vittorio Ghielmi, en éminent virtuose, domine tout cela de la hauteur de sa viole de gambe. (Jérôme Angouillant)

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