Frank Martin (1890-1974)
Le conte de Cendrillon, ballet en trois actes pour orchestre et voix solistes

Clémence Tilquin, soprano
David Hernandez Anfruns, ténor
Varduhi Khachatryan, soprano
Alexandra Hewson, soprano
Orchestre de la Haute école de musique de Genève
Gabor Takacs-Nagy, direction

Frank Martin est plutôt mal servi par les organisateurs de concerts en France. Si les monologues de Jedermann sont inscrits à certains programmes, le Cornette ou le Vin Herbé se font rare à la scène. Le mélomane curieux doit se tourner vers le disque. Merci donc à Claves de publier en premier enregistrement mondial le Conte de Cendrillon. / Créé en 1941 à Bâle sous la direction de Paul Sacher, cet opéra-ballet est tombé ensuite dans un oubli difficilement compréhensible. Le compositeur dans sa pleine maturité convoque un instrumentarium original : flûte, hautbois, trompette, trombone, deux saxophones, piano, percussions et cordes, voix hautes incarnant la jeunesse (Cendrillon, le Prince), voix graves l’autorité (la mère, la fée). Le compositeur en exploite toutes les ressources expressives, et son inventivité nous vaut une fin d’acte I surnaturelle, une scène de bal enamourée, un final angoissant jusqu’au triomphant happy end. / A l’écoute aveugle, rien ne distingue l’Orchestre de la Haute Ecole de Musique de Genève d’un ensemble professionnel. Ils servent une équipe de chanteurs engagés, d’où émerge le soprano velouté de Clémence Tilquin, sous la direction fine et légère du chef Gabor Takacs-Nagy. Un apport significatif à la discographie de Frank Martin. (Olivier Gutierrez)