Une Cathédrale ? Des psaumes répond Stephen Layton dans ce qui pourrait bien être la plus angélique, la plus tendre, la plus modeste, de geste, de phrasé, d’intention, Messe en si que les formations historiquement informées aient proposée à ce jour. Au point que rien dans la discographie ne semble avoir précédé cette lecture simple, lumineuse sans éclat, d’un angélisme que certains désapprouveront. Pas moi, qui dès le Kyrie y entend les grandes lignes d’une polyphonie consciente de l’héritage des maitres anciens, mais aussi un mouvement si souple, un texte si clair, quelque chose de très allant mais sans précipitation, comme si une prescription madrigalesque régnait ici, qui ordonnerait tout dans un seul vaste mouvement, empli d’un chant chérubinique. Vous l’aurez compris, s’il y a manifeste, c’est celui d’une chrétienté apaisée, délivrée des ors et des excès de la contre-réforme, d’une chrétienté éternelle qui se ressource dans un catholicisme épuré, mais où paraissent ça et là quelques voluptés, et ce jusque dans le Symbolum Nicenum. Stephen Layton signe ici le troisième volume de son patient voyage chez Bach avec une sorte de tendresse, une douceur que ni sa Saint Jean (heureusement) ni son Oratorio de Noël n’exposaient à ce point. Solistes parfaitement mariés au propos (Iestyn Davies toujours aussi touchant, et la surprise d’un nouveau ténor inspiré, Gwilym Bowen), chœur hors du temps comme d’ailleurs la conception de Stephen Layton elle-même : historiquement informée, certes, mais n’oubliant pas les glorieux ainés (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé) Following much-praised accounts of the St John Passion and Christmas Oratorio, Stephen Layton now turns to the B minor Mass. With Trinity College Cambridge forces and a fine roster of soloists, the results are guaranteed to prove equally spectacular.
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