Attilio Ariosti (1666-1740)
Leçon pour viole d'amour et continuo n° 1 en mi bémol majeur
Leçon pour viole d'amour et continuo n° 2 en la majeur
Leçon pour viole d'amour et continuo n° 3 en mi mineur
Leçon pour viole d'amour et continuo n° 4 en fa majeur
Leçon pour viole d'amour et continuo n° 5 en mi mineur
Leçon pour viole d'amour et continuo n° 6 en ré majeur
Cantate pour voix seule et viole d'amour "Pur alfin gentil viola"

Mauro Righini, viole d'amour
Elena Bertuzzi, soprano
Ugo Nastrucci, théorbe
Danilo Costantini, orgue, clavecin

1724 : le bolognais Attilio Ariosti est très en vue à Londres. Surfant sur sa notoriété il propose en souscription un volume de 6 cantates et 6 « leçons » pour viole d’amour, qui rencontre un incroyable succès : plus de 700 souscripteurs, dont la liste en tête de partition dessine un véritable Bottin mondain londonien. Partitions très intéressantes : pour amener à la viole d’amour des habitués du violon, le compositeur utilise un complexe système d’accords, de clefs et de notations pour conserver les positions de ce dernier sur la viole. Il utilise également beaucoup les positions « hautes » où l’instrument sonne de manière particulière, un peu grêle et fragile. J’avoue un faible pour la Leçon 3, où l’instrument sonne un peu plus grave et où un petit orgue remplace le clavecin. En complément, la cantate « Pur al fin gentil viola » met presque sur un pied d’égalité viole et voix. L’altiste Mauro Righini joue remarquablement une très belle viole bohémienne du 18ème siècle, le continuo de théorbe et clavier est d’une grande finesse tout en sachant rester discret, et si elle n’a pas le fini instrumental d’Emma Kirkby (chez BIS) Elena Bertuzzi donne à sa partie de soprano un tour plus éloquent qui s’accorde bien au phrasé appuyé de la viole. S’il vous plaît, donnez-nous vite les 15 autres sonates dites « de Stockholm », comme l’avait fait il y a 15 ans Thomas Georgi ! (Olivier Eterradossi)

The violinist, organist, composer and librettist Attilio Malachia Ariosti was born in Bologna in 1666. His career took him to Mantua and Venice, the most enlightened musical and artistic centers of northern Italy at the time, then to Berlin and finally Vienna in 1703. Expelled from the Papal State for moral reasons, by 1716 he was living in London where, together with Bononcini and Handel, he became a permanent composer of the Royal Academy. His Six Lessons for Viola d’Amore, published in London in 1724 and dedicated to King George, were as the name implies composed expressly to teach violinists to play the viola d’amore. They are written in scordatura with a system of movable keys to indicate the different positions and fingerings of the left hand up to the fourth position. Ariosti’s Cantata for solo voice with the Viola d’amore Pur al fin gentil Viola was probably composed around 1690. The viola d’amore has six or seven strings and (almost always) the same number of resonance strings placed under the bridge, which strongly characterize its timbre. Tunings were variable and, although from the second half of the 18th century the tuning in D became standard, it is not always straightforward to know which to use. For this reason, viola d’amore parts are written in scordatura, a sort of tablature in which the written note indicates the finger position according to standard tuning, but not the sounding pitch on a ‘detuned’ string. This fascinating and somewhat mysterious instrument is played by both violinists and violists; for violists in particular it offers access to a new, though unfortunately not very vast, repertoire, with works by Biber, Bach, Ariosti and Vivaldi, and more recently Hindemith, Martin, Ghedini and many others.