Aram Khachaturian Concerto Pour Violon - Concerto Rhapsodie Weithaas Raiskin - Cpo555093

Dédié à David Oistrakh qui en fit l’interprétation princeps, le concerto pour violon en ré mineur (1940) de Aram Khatchaturian demeure l’une des œuvres maitresses du répertoire violonistique, en particulier russe, du XXème siècle. D’une facture plus classique et d’une composition moins serrée que le concerto n° 2 de Prokofiev, en trois mouvements bien distincts, il joue le chant lyrique de l’instrument, deux allegros exubérants imprégnés de mélodies caucasiennes encadrant l’andante sostenuto central mélancolique voire élégiaque, et renoue avec l’expressivité des concertos romantiques. Cette veine mélodique et expressive trouve à s’accomplir dans le rhapsodie de concert pour violon (1961) dédié à Leonid Kogan, pièce de virtuosité en un seul mouvement, à la façon de « Tzigane » de Ravel où est exploré, dans la douceur ou l’âpreté, le registre de l’instrument. Nullement impressionnée par les créateurs des deux œuvres, Antje Weithass, rompue au répertoire le plus contemporain de l’instrument, en propose une lecture moins abrupte, plus sereine, moins idiomatiquement « russe » que ses illustres prédécesseurs. Interprétation convaincante du SRP de Coblence sous la baguette de Daniel Raiskin. À découvrir. (Emilio Brentani)

In the 1960s Aram Khachaturian engaged in a number of experiments in which he covered terrain situated at an astonishing distance from the immediately appealing tone of the works that he had composed prior to those years. These experiments included the first of his three concert rhapsodies, in which he completely emancipated himself from the established forms that he had filled out in his concertos for piano, violin, and violoncello, which already then were world famous. While the virtuosic ambitions of the rhapsodies are in no way inferior to the technical demands of their older sister works, he now requires what is perhaps an even higher measure of expressive shared experiencing and solo messaging. The direct juxtaposition of the two concert violin compositions recorded by Antje Weithaas and Daniel Raiskin and the Rhineland-Palatinate State Symphony Orchestra conveys the extraordinarily grand leap into a »modernism« that hardly anybody would have thought possible for the author of the Sabre Dance. In 1971 Aram Khachaturian was honored for his rhapsodic risk-taking when he received the State Prize of the Soviet Union for his second concert trilogy.