Antonio Salieri (1750-1825)
Axur re d’Ormus
La Grotta di Trofonio
Palmira, Regina di Persia

Consortium Classicum
Dieter Klöcker, clarinette, direction

En 2006, Dieter Klöcker et ses comparses réalisaient la première gravure de ces arrangements encore une fois dus au génial Johann Wendt. A la lecture des partitions de ce dernier, Klöcker disait détecter l’attention particulière que le hautboïste de l’Harmonie Impériale portait à la préservation du son typique de ce type d’ensemble. A cet égard, la comparaison de l’ouverture de « la grotta di Trofonio » avec la version enregistrée il y a peu par l’armonia ensemble (Genuin) est riche d’enseignements : chez ce dernier un déluge d’effets orchestraux à l’alchimie ébouriffante, du côté du Consortium Classicum un rendu extrêmement… classique et de magnifiques sonorités de solistes malgré une captation un peu mate. Mais ce classicisme ne signifie ni ennui ni pâleur : comme d’habitude avec cet ensemble de haut vol c’est l’esprit viennois, le chic, un côté légèrement pince-sans-rire qui sont mis en avant. Le côté un peu fatiguant des livrets mis en musique par Salieri (pleins d’enchanteurs, de rois et de reines affrontant des destins contraires ou des défis magiques) s’en trouve effacé au profit du lyrisme ou de la fraîcheur des mélodies : si cela peut paraître un peu « facile », ça n’en est pas moins un pur moment de plaisir. (Olivier Eterradossi)