 La tradition des fantaisies sur des airs d'opéra a connu un immense essor avec le romantisme (Paganini, Liszt). Elle s'est généralisée en Italie, patrie du bel canto. Liée d'emblée à un culte de la virtuosité puisqu'elle visait à magnifier davantage des extraits vocaux déjà souvent interprétés pour eux-mêmes, et donc dotés d'un prestige particulier. Pasculli est l'exemple même de musicien et de compositeur voué à ce type d'œuvres. Hautboïste virtuose, mais menacé de cécité, il abandonna sa carrière de concertiste pour produire ces fantaisies, conçues pour hautbois et piano. L'exécution en était redoutable : « injectés » dans le matériau initial, des ornements de toutes sortes (trilles, gammes chromatiques, cadences, arpèges) défiaient sans cesse la respiration de l'instrumentiste. Ces fantaisies sur des airs de Verdi sont ici encore « augmentées » par un arrangement orchestral qui remplace, en la « surmutipliant », la partie de piano. Chaque pièce donne lieu entre des passages plus « pondérés », à des épisodes de plus en plus effrénés de course, à une virtuosité qui m'apparaît assez gratuite, car elle n'invente rien, au fond. On reste dans une esthétique de la décoration extérieure, qui n'est pas forcément de mauvais goût, mais n'évite pas non plus l'alanguissement (mais brillant !), le grossissement sidéral du détail, qui devient parfois bouffissure et surcharge. Ça s'écoute cependant sans ennui, et compte tenu des prouesses requises, les interprètes sont forcément excellents ! (Bertrand Abraham)  The endless genre of operatic fantasy, which explodes and spreads without embankments in the musical culture of the entire Italian nineteenth century, has already been extensively explored in variousTactus productions dedicated both to chamber and sacred music.This time, however, the main protagonists are the oboe and the English horn, fascinating orchestral instruments that, thanks to the great virtuoso from Palermo, Antonino Pasculli, take part in that great musical activity - attended by myriads of Italian and European composers - that unconditionally suffered the charm of Italian melodrama. In this case they are the immortal melodies of GiuseppeVerdi - one of the most successful opera composers of all time - inspiring the fantasies of Pasculli, in the interpretation (both acrobatic to the oboe and cantabile and expressive to the English horn) of the master Paolo Grazia accompanied by the Orchestra Senzaspine conducted by the masters Matteo Parmeggiani andTommaso Ussardi.
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