Gustav Mahler (1860-1911)
Symphonie n° 2 en do mineur "Résurrection"

Bernd Alois Zimmermann (1918-1970)
Concerto pour trompette et orchestre "Nobody knows the trouble I see"

Lucy Crowe, soprano
Ekaterina Gubanova, contralto
Hakan Hardenberger, trompette
Chor des Bayerischen Rundfunks
Howard Arman, direction
Wiener Philharmoniker
Andris Nelsons, direction

Andris Nelsons aurait-il pu résister plus longtemps à l’attraction de la planète Mahler ? Peu probable. Son lyrisme inné, son art d’immerger l’auditoire dans un monde singulier, le raffinement de sa direction semblaient justement dédiés à l’œuvre-monde du compositeur autrichien. Le voici face à la Deuxième Symphonie, porte d’entrée décisive que tout jeune chef doit pousser pour accéder à cet univers. Il se garde bien du moindre spectaculaire dans le maestoso, y instillant au contraire une fièvre, une inquiétude première que la symphonie éloignera progressivement. Dès le premier mouvement on sait l’itinéraire spirituel certain, l’élévation imparable, les ombres seront écartées. L’anti Klemperer ? En tous cas si le Mahler d’Andris Nelsons devrait avoir un dieu tutélaire, ce serait Bruno Walter. L’Andante plus séraphique que champêtre est déjà un autre monde, le Scherzo sans ironie, fluide, étrange, comme un passage, Nietzsche peut proclamer son amour, mais quel dommage qu’Ekaterina Gubanova ne soit pas dans son meilleur jour. Retour de la tempête, les Wiener Philharmoniker poudroient des éclairs, mais l’espace s’ouvre, la nuit vient, sereine, pleine d’étoiles, qui regarderont d’en haut les luttes éclatantes pour accéder à la lumière. Itinéraire mystique, fulgurant d’ampleur, comme trop rarement la « Résurrection » en aura connu sinon justement sous la battue éclairée, humaniste de Walter. Le concert s’ouvre avec l’étrange Concerto pour trompette de Bernd Alois Zimmerman « Nobody knows the trouble I see », où le thème du spiritual rôde dans ce requiem pour les afro-américains, ce « Strange Fruit » chanté par Billy Holliday, œuvre géniale jouée avec une sorte d’amertume par Hakan Hardenberger. Un conseil : écoutez d’abord le DVD avant de le visionner, vous constaterez à quel point le geste musical correspond au geste physique de celui qu’on peut considérer comme le successeur de cœur de Mariss Jansons. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Conducting the Wiener Philharmoniker, Andris Nelsons presents a concert night which concentrates every conceivable passion: Bernd Alois Zimmermann’s Trumpet Concerto “Nobody knows de trouble I see” performed with “technical perfection” (Kronenzeitung) by “the fantastic Håkan Hardenberger” (Salzburger Nachrichten) and Mahler’s Symphony No. 2 in C minor “Resurrection”. “Nelsons proved to be delicate but hearty when interpreting Mahler.” (Wiener Zeitung). The conductor led the Vienna Philharmonic Orchestra to “enticingly beautiful sounds” (Die Presse). “High praise goes to the vocal soloists Ekaterina Gubanova, Lucy Crowe and the Bavarian Broadcasting choir.” (Salzburger Nachrichten) “Standing ovation”! (Kurier)