La place qu’occupe Louis Spohr dans la vie musicale en Allemagne, dans la première moitié du XIXème siècle, est de tout premier plan. Né à Brunswick et issu d’une famille de musiciens amateurs, il apprit le violon dès l’âge de cinq ans et devint un violoniste soliste de grand talent ; il laissa, d’ailleurs, 18 concertos pour violon !... Il fut également chef d’orchestre, pédagogue, écrivain. Il occupa divers postes de « Kappel Meister » dans des cours princières : Gotha, Brunswick, Kassel. C’est à la tête des forces, de l’Orchestre Philharmonique de la NDR de Hanovre, que le chef britannique Howard Griffiths apporte de nouveaux fleurons à l’imposant monument symphonique de Louis Spohr. L’écoute de la symphonie n°4 « La consécration des sons » plonge l’auditeur dans un univers musical où le compositeur a introduit des sensations picturales. Le sous-titre indiqué par Louis Spohr est éloquent : « Caractères picturaux sous forme de symphonie ». Ces évocations sont mises en relief par des instruments solistes (violoncelle dans « tempo primo » à la fin du 2ème mouvement, par exemple). Cette belle fresque symphonique s’inscrit dans la lignée de celle de ses grands contemporains : Berlioz, et Mendelssohn par exemple. Elle situe Spohr hors de la réputation, parfois un peu péjorative, le qualifiant de compositeur surtout prolixe et besogneux, enfermé dans un certain conservatisme. Le présent disque apporte ainsi un démenti à des critiques négatives et l’auditeur curieux appréciera le sens inventif de l’orchestration de Louis Spohr. (Pierre Vassal) When Louis Spohr’s Symphony n° 4 celebrated its premiere in 1834, it immediately turned out to be an absolute smash. In this work Spohr had created a completely new form of symphonic music by translating Carl Pfeiffer’s poem "Die Weihe der Toene" into the language of music. Spohr was convinced that this new genre of instrumental music, because it engages the intellect as well as emotion and does so in an unexpected way, will appeal not only to experts but also to laymen. The composer was right, and it went on to become one of his most-performed symphonies. Not only the public but also music critics were truly enthusiastic. Ludwig Rellstab, for example, who furiously inveighed against the misguided theorists who defended program music, wrote that Spohr’s music rose up to a grandeur and strength of ideas matching the best that he has ever written. We are now presenting this work with the Symphony n° 5 composed three years later (1837) and the dramatic overture to Der Matrose on vol. 4 of our highly acclaimed Spohr edition with Howard Griffiths.
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