 En hommage à Mozart, neuf jours après son décès et devant plus de 4000 personnes, on joua à Prague le Requiem de Rosetti (dont certains contestent aujourd’hui qu’il se soit d’abord appelé Rössler). Mozart possédait une copie de son « Jésus mourant », et il me semble bien que Constance dut batailler contre l’éditeur Breitkopf pour l’empêcher d’attribuer certains airs de Rosetti à son époux. Rien d’étonnant à l’écoute de cet enregistrement (sans doublons avec le Concerto Köln et les London Mozart Players) : même si son inspiration n’atteint pas celle de son illustre contemporain, sa musique exubérante démontre un remarquable talent d’orchestrateur et recèle quelques pépites qui ne laissent pas indifférent. On pense aussi à Haydn, au style parisien et à Mannheim, et aux prémices du romantisme. Parmi les réussites, les mouvements rapides des symphonies (des explosions d’énergie et de couleurs), les menuets, et le sombre et envoûtant adagio du concerto. Au piano Natasa Veljkovic évite les allusions mozartiennes et affiche un certain détachement teinté d’humour, très « Mitteleuropa ». Sans faute aussi du côté d’un petit orchestre vaillant et coloré dirigé par Johannes Moesus, président de la Rosetti Gesellschaft : un régal anti prise de tête ! (Olivier Eterradossi) The success of our Rosetti edition (twelve cpo CD volumes – and counting!) demonstrates not only that his music was extraordinarily popular during the late eighteenth century, when his compositions were included in concert programs throughout Europe, but also that it is very highly valued even today. Antonio Rosetti enabled the orchestral culture of his times to reach new heights. On this CD two of the three symphonies from his Opus 1 frame the late Piano Concerto in B flat major. Rosetti’s intelligent orchestration lends special force to the powerful sections of the concerto, which are marked by dynamic contrasts, and emotional depth enhances the sections of a more lyrical character. Harmonies of a mysterious quality, already anticipating early romanticism, open the slow second movement forming the musical center of the work. Filled with gloomy pathos and rugged stretches, the G minor adagio verges on a dramatic stage scene. Rosetti’s two symphonies, like most of his earlier works, continue to be obliged to the style galant. His Symphony No. 2 op. 1 in particular creates great appeal from the very beginning. The initial eighth motive introduced each time by a chord beat and forward drive develops into a highly energetic, large-scope orchestral tutti. Johannes Moesus, the experienced conductor of our Rosetti CDs, again leads the orchestra.
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