Ysaÿe Beethoven Bartók Waxman Œuvres pour violon et piano Feldmann Kusnezow

Qui fait danser la belle andalouse en la fouettant ainsi d’un archet aussi somptueux ? Tobias Feldmann, vingt-deux ans alors, qui enregistre son premier disque tout juste lauréat du Deutscher Musikwettbewerb. Depuis un magique second album est paru dont je vous ai dit le plus grand bien. Mais le voila plus gamin encore et déjà si maître de son art ! Je suis allé tout de suite à la Fantaisie sur Carmen que Franz Waxman écrivit pour Jascha Heifetz. Tobias Feldmann se garde bien de la jouer comme une simple pièce de charme, il l’anime de récits, de contre-chants, de phrasés insensés d’invention qui montrent sa stupéfiante maitrise de l’instrument et dévoilent un artiste considérable. Ce que tout le disque confirme, Sonate de Bartok lyrique et sombre à souhait où son violon prend une dimension harmonique stupéfiante, 7e Sonate de Beethoven finement lue, œuvre d’abord d’un duo qui se répond à la perfection - les deux amis continuent ensemble leur chemin et Boris Kusnezow est décidément un sacré pianiste - et en ouverture cette impossible Troisième Sonate d’Ysaÿe que Feldmann transforme en poème. Le nouveau petit génie du violon dans son premier opus, simplement magique (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)

Pour leur premier CD, certains violonistes misent sur la maestria et interprètent Paganini & Cie.D’autres s’en remettent au sérieux et choisissent Bach & Brahms. Tobias Feldmann, à peine âgé de 25 ans, tente quant à lui le tout : sur son premier CD chez GENUIN figurent des oeuvres majeures telles le Beethoven de Bartók, alternant avec Eugène Ysaÿe et les miniatures magiques pour le violon de Franz Waxman – dont la Carmen-Fantasie était destinée à Jascha Heifetz. Une technique impeccable, un sens brut de ce qui fait un musicien, une conception globale de ce qu’un violonise doit représenter sur scène : le lauréat de nombreux prix et ancien premier violon du Bundesjugendorchester se présente comme un artiste mature.