Jan Ladislav Dussek (1760-1812)
Sonate pour piano en la bémol majeur, C 221 "Le retour à Paris"

Joseph Wölfl (1773-1812)
Sonate pour piano en fa majeur, op. 41 "Non plus ultra"
Sonate pour piano en mi majeur, op. 50 "Le diable à quatre"

Natasa Veljkovic, piano

Un duel éditorial s’est mené entre Woelfl et Dussek. Affirmant sa domination sur le monde pianistique de l’époque, Woelfl intitula « Non plus ultra » sa Sonate opus 41 publiée en 1807 à Londres. En 1810, un duo d’éditeurs londoniens intitula « Plus ultra » une sonate de Dussek parue précédemment à Paris en 1807 sous le titre de « Retour à Paris ». C’est cet affrontement musico-éditorial que reprend ce programme présentant les deux sonates entre lesquelles s’insère une deuxième sonate de Woelfl intitulée « Le diable à quatre » publiée en 1810. Si certaines tournures classiques peuvent encore se faire entendre dans la sonate de Dussek, un discours épanoui et expressif à l’écriture développée, agile et chantante, s’y exprime, d’un lyrisme romantique et virtuose ne manquant pas de contraste ni de fantaisie. La Sonate « Non plus ultra » de Woelfl déploie une habileté pianistique brillante fascinante pour l’époque mais risquant aujourd’hui de lasser et de noyer un lyrisme populaire et délicat dans une abondance de variations et de performances techniques. La Sonate « Le diable à quatre » s’avère plus subtile. Brillante, aux élans virtuoses et aux épisodes contrastés entre fougue et délicatesse, elle fait preuve d’un caractère affirmé et d’un lyrisme séduisant entre Classicisme et Romantisme. (Laurent Mineau)

According to critics, Natasa Veljkovic has already interpreted three piano concertos by Joseph Wölfl in a congenial manner and brought cheerful pieces in the style of Mozart and early Viennese Classicism to life. Now she dedicates herself to piano sonatas by Jan Ladislav Dussek, who, it is rumoured, was one of the first to make the piano "sing", and again by Joseph Wölfl. Even more than Wölfl, Dussek concentrated on his instrument in his creative work. He wrote 17 piano concertos and about 35 piano sonatas, which, like Woelfl, he published as individual pieces or in series of three. Both are virtuoso and life-affirming composers, but the Woelfl sonatas are still more in the classical tradition of Clementi's sonatas - indeed, in view of the rather antiquated form, one could almost speak of pre-classical patterns.