Giuseppe Verdi (1813-1901)
Macbeth, opéra en 4 actes

Vladislav Sulimsky, baryton (Macbeth)
Asmik Grigorian, soprano (Lady Macbeth)
Tareq Nazmi, basse (Banquo)
Caterina Piva, mezzo-soprano (Suivante de Lady Macbeth)
Jonathan Tetelman, ténor (Macduff)
Evan LeRoy Johnson, ténor (Malcolm)
Aleksei Kulagin, basse (Un médecin)
Hovhannes Karapetyan, basse-baryton (Un sicaire)
Konzertvereinigung Wiener Staatsopernchor
Wiener Philharmoniker
Philippe Jordan, direction
Krzysztof Warlikowski, mise en scène

Musicalement cette production salzbourgeoise de 2023 est une réussite. Asmik Grigorian et Vladimir Sulimsky forment un couple diabolique exceptionnel tant par la beauté de leur voix que par leur jeu dramatique d’une intensité peu commune. Tous les autres rôles sont de haute tenue avec mention spéciale pour le Macduff éclatant d’aisance de Jonathan Tetelman et l’ample basse de Tareq Nazmi en Banquo. Philippe Jordan est magistral à la tête du Philharmonique de Vienne et des chœurs remarquables. Pour le reste… Warlikowski commet un nouveau « détournement lyrique » pur jus, provocant et alambiqué avec toute sa panoplie d’obsessions et d’objets fétiches : manie de faire se déshabiller et rhabiller les chanteurs sur scène, macabre grotesque avec un bébé dodu servi en plat de résistance, poupée vaudou, lavabo, lit d’hôpital, fauteuil roulant, sang, vidéos, décors criards, tribunes mobiles... L’infertilité de Lady Macbeth - l’opéra débute par une visite chez le gynéco…, et la pulsion meurtrière qui en résulte envers les enfants sont au cœur de la tragédie. Cela nous vaut à l’acte III une mise à mort d’une quinzaine de gamins dans une scène très dérangeante. Qui a dit « l’excès en tout est un défaut » ? (Gérard Martin)

Krzysztof Warlikowski est chez lui chez Shakespeare, au point que sa lecture parvient à vivre sans les scories qui ternissent trop souvent son art : ici s’exalte l’exceptionnel directeur d’acteur. On verra donc d’abord ce "Macbeth" avant que de l’entendre. La direction stylée de Philippe Jordan peut se faire admirer, certains protagonistes moins, à commencer par le Macbeth générique de timbre et rogue de vocalité de Vladislas Sulimsky. Asmik Grigoriam peine à relever le duo de meurtriers : comment ne pas entendre qu’en Lady Macbeth elle atteint les limites de sa voix, l’actrice donnant le change. Super luxe, le Macduff de Jonathan Tetelmann, le Banco de Tared Nazmi, mais cela ne suffit pas dans un opéra phagocyté par deux monstres ici vocalement en retrait. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

With his Macbeth, Giuseppe Verdi broke with the operatic conventions of the time and created one of his darkest and most abysmal works. Directed by Krzysztof Warlikowski, the timeless drama unfolds in a new interpretation that takes the audience on an intensejourney into human abysses. An opera of this kind demands not only outstanding voices but also outstanding actors. “Vladislav Sulimsky is forceful and brutish in the title role, at times truly frightening, always utterly assured.” (Financial Times) Asmik Grigorian is giving her debut as Lady Macbeth and performs “with an urgency of expression that needs no further explanation.” (Salzburger Nachrichten) “Her singing becomes a victory over expressive resistance.” (Frankfurter Allgemeine) “Philippe Jordan celebrated a triumph on the podium of the Wiener Philharmoniker” (Kurier), his “Macbeth crackles with power and electricity, propelled by its own velocity. The orchestra attacks the score with relish.” (Financial Times)