Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Ricercar a 6, extrait de l' "Offrande Musicale", BWV 1079

Johannes Brahms (1833-1897)
Liebestreu, op. 3 n° 1
Der Wanderer, op. 6 n° 8
Die Nachtigall, extrait de "Sieben frühe Lieder"

Alexander von Zemlinsky (1871-1942)
Ein Stück aus dem Leben eines Menschen
Maiblumen blühten überall

Arnold Schoenberg (1874-1951)
Trois fragments pour sextuor
Verklärte Nacht, op. 4
Verklärte Nacht (première version)

Gabriella Sborgi, mezzo-soprano
Sextuor de l'Orchestre de chambre de Mantoue
Filippo Lama, violon
Pierantonio Cazzulani, violon
Massimo Piva, alto
Klaus Manfrini, alto
Stefano Guarino, violoncelle
Paolo Perucchetti, violoncelle
Alessandro Maria Carnelli, direction

Le programme de ce disque thématique, digne d’un concept d’exposition, est bâti autour de l’oeuvre de Schoenberg : Verklärte Nacht. A ce thème de la nuit transfigurée, le curator Allessandro Maria Carnelli a curieusement ajouté un ricercar de l’offrande musicale de Bach (pour sa division à six voix), des lieder de Brahms, de Berg et de Schoenberg lui-même (pour le contexte historique), deux pièces de Zemlinsky (le collègue et ami) pour ensemble à cordes, enfin quelques ébauches et fragments de l’œuvre et sa version originale pour sextuor. Passons sur les lieder dont l’interprétation pêche par un accompagnement des cordes anecdotique et une chanteuse mal à l’aise (timbre enflé, voix fébrile) dans un répertoire qui réclame une technique infaillible et une grande subtilité dans l’expression. Composée en 1899, Verklärte Nacht s’inspire d’un poème de Richard Dehmel, illustrant les déambulations sentimentales et nocturnes de deux amants. Sur le plan musical, l’œuvre use intelligemment d’une tonalité perpétuellement instable et d’un mélange d’éléments diatoniques et chromatiques. A l’instar du poème, l’œuvre musicale est plus lyrique et sensuelle que simplement programmatique. L’interprétation des membres de l’orchestre de chambre de Mantoue reflète assez bien les atermoiements des amants par son instabilité dynamique. Les timbres parfois aigres-doux et les attaques volontiers agressives justifient un parti-pris plus expressionniste que romantique. Cette lecture convient aussi bien aux deux pages irradiantes de Zemlinsky. (Jérôme Angouillant)