 Lorsque Théodore Dubois s’éteignait à Paris le 11 juin 1924, « Le Sacre du Printemps » et « Jeux » avaient déjà proclamé de puis belle lurette l’avènement de la musique moderne. Dubois, de son vivant même s’était démodé, romantique français de couleur allemande, qui doit autant à Schumann qu’à Franck, élève de Marmontel et d’Ambroise Thomas, ami de Saint-Saëns et de Gounod. Voyant arriver le jeune Ravel au concours du Prix de Rome, il n’eut de cesse que de l’en faire écarter. Non au futur ! Mais laissons cela et écoutons sa musique : son Concerto pour violon plein de beaux traits, aux trois mouvements si variés, s’écoute sans aucune fatigue tant il est bien écrit et se garde d’un académisme qui en tua plus d’un. Dubois, c’est sous le masque de la bourgeoisie de la Plaine Monceaux, un vrai romantique d’Allemagne qui se serait piqué de Paris, et ce n’est pas pour rien si Ingolf Turban, toujours à l’affût de répertoire oublié à condition qu’il soit de valeur aura décidé de lui consacrer tout un album de son archet où s’équilibre la prestance du virtuose et la poésie du musicien. Ce que le Concerto concède encore à l’estrade - son final capricieux brille avec un peu d’Espagne dedans, à peine ! mais suffisamment pour qu’il puisse être irrésistible – l’admirable Sonate si lyrique, si emportée, composée à l’intention d’Henri Marteau, le refuse. Grande œuvre du répertoire chambriste français qui mériterait de voisiner avec les opus de Franck, de Saint-Saëns, de Godard, du jeune Pierné, d’Ysaye et que Turban joue avec un plaisir non dissimulé, admirable partition qui mériterait l’attention de tous les violonistes comme la Ballade si émouvante par sa cantilène épanouie dans un paysage de féérie qui cache l’éclosion d’une fantaisie aux allures tziganes. Décidément Théodore Dubois sait surprendre. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Born in the Champagne countryside in 1837, Théodore Dubois developed his talents at the Reims Cathedral, which explains why the Catholic sacred sphere influenced him throughout his life. Even today he continues to be known in France above all as a composing organist and a composer of sacred music for liturgical use who compiled a massive oeuvre. He also continues to be much discussed in educational circles as the author of the standard manuals in music theory of a strictly conservative nature. We are now releasing three of his violin compositions, which, by contrast, have been neglected and wrongly forgotten by posterity. His Violin Concerto was dedicated to none other than the violin legend Eugène Ysaÿe. The quality of this work is manifested most impressively in the Adagio middle movement in the form a long-drawn-out melody with a mighty amplitude; the deepest depths are fathomed with big sound, and iridescent heights are scaled. Here the whole individual value of French violin culture is revealed. And his only Sonata for Violin and Piano also contains the name of a great virtuoso in its dedication – Henri Marteau – and was composed to order for him.

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