Georg Philipp Telemann (1681-1767)
Six Ouvertures à 4 ou 6, TWV 55


L'Orfeo Barockorchester
Carin Van Heerden, direction

Le très prolifique Georg Philipp Telemann a composé un nombre énorme d’Ouvertures et de Suites (près de 600 dont une grande centaine nous est parvenue). Elles témoignent de son goût pour le divertissement, la danse, l’habillage orchestral et l’esthétique française héritée de Lully. La distribution entre instruments solistes, ensemble ou continuo étant souvent variée de même que les effectifs. Les six Ouvertures TWV 55 enregistrées ici ont été composées en 1736 entre Hambourg et Paris. Elles ont en commun une riche collection de danses (françaises pour la plupart) et pouvaient être jouées, chantées, dansées comme n’importe quelle musique de banquet (Tafelmusik). La première Ouverture démarre en fanfare avec moult cuivres et bois turgescents qui entravent légèrement l’articulation de l’orchestre. Se succèdent ensuite un carrousel de danses prestement exécutées (Pastourelle, Rondeau Gigue, Menuet…) pour terminer sur une Chaconne un peu pompeuse. On a là une idée de la direction d’orchestre de Carin van Heerden face à un Orfeo Barockorchester parfaitement rodé. La cheffe affectionne les tempos vifs, les phrasés filés, les rythmes soutenus par peur sans doute d’un quelconque relâchement agogique. Les petites danses souffrent ainsi d’être corsetées. Heureusement les timbres de la petite harmonie étincellent et les cordes impriment un air guilleret à l’ensemble. Passées quelques séquences moins inspirées où Telemann oublie de se surpasser (n° 3), les réjouissances et les surprises de ce bouquet et banquet musical sont nombreuses. Merveilleuse Rejouissance de l’Ouverture n° 2, la Quatrième, plus solennelle avec son ouverture à la française, la Cinquième rappelant les pages similaires de Bach. La pittoresque Sixième enfin qui combine à elle seule une Napolitaine, une Polonoise une Mourky et une Musette pour se conclure avec une Harlequinade du plus bel effet. (Jérôme Angouillant)

Telemann remains a paradox: The deeper one delves into his oeuvre, the more boundless his legacy seems – like entering a mysterious treasure trove where the eyes gradually adjust to the wealth amassed within, yet never fully grasp its true extent. The sheer abundance of his orchestral works and concertos seems to grow exponentially with each new publication. When previously lost compositions unexpectedly resurface – such as these six overtures from 1736, of which only a single printed copy had survived – we are left speechless. Suddenly, an exquisite assortment unfolds before us, featuring "classical" Baroque dance forms interspersed with exotic elements such as the Polonaise and Murky, imaginative character sketches, and various fashionable pieces, all presented in a kaleidoscope of colors. How effortlessly time flies by!