Tchaikovski Symphonie N 6 Khachaturian Concerto Pour Violon Kogan Monteux - Gram92009

Un bel enregistrement historique réunissant deux grandes stars de la musique en genéral et du disque en particulier. À la baguette, le maestro franco-américain Pierre Monteux ; à la tête du Boston Symphony Orchestra, il enregistre à Paris, en 1955, la Sixième Symphonie de Tchaikovski, dite « Pathétique ». Sublime oeuvre d’un compositeur de 53 ans, qui mourra peu après, cette symphonie alterne des mouvements d’un désespoir intense, d’une atmosphère légère et dansante, et d’une excitation forcenée (le thème de la « chasse sauvage », tiré de la troisième symphonie de Raff, nous apprend le livret). Il peut être tentant (sinon fructueux) de la lire à la lumière de la mort (ou du suicide) du compositeur trois mois après l’achèvement de cet opus. Mais celui-ci avait écrit à son neveu que cette oeuvre resterait un mystère pour chacun. Retrouvant l’orchestre de Boston, qu’il avait entièrement rebâti en 1919, Monteux en livre une version poignante. Deuxième star, le violoniste Leonid Kogan (accompagné du même orchestre et du même chef, trois ans plus tard à Boston) enregistre le concerto de Khatchaturian. Écrit pour David Oistrakh, c’est une oeuvre pleine de joie de vivre, dont le finale explosif est particulièrement enthousiasmant. Sous les doigts d’un Kogan au jeu particulièrement clair et expressif, c’est un moment de pure délectation. (Walter Appel)