Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Sonate pour piano n° 18 en mi bémol majeur, op. 31 n° 3
Sonate pour piano n° 19 en sol mineur, op. 49 n° 1
Sonate pour piano n° 20 en sol majeur, op. 49 n° 2
Trio pour piano n° 7 en si bémol majeur, op. 97 "Archiduc"

Sviatoslav Richter, piano
Mikhail Kopelman, violon
Vadin Berlinsky, violoncelle

Voir Sviatoslav Richter, même dans une qualité de captation médiocre (et dans une édition qui visiblement n’a pas eu les moyens de l’améliorer malgré les efforts de Richard Moore) reste une expérience. Rien ne bouge dans ce visage, comme absorbé par la partition, le regard dans les notes, et les notes fusant de la partition avant même que du piano semble-t-il, grande illusion digne d’un prestidigitateur une caméra paresseuse en avivant encore le mystère. Typique de Richter jouant Beethoven, lorsqu’il ne se livrait aux trois dernières (et parfois avec aussi en première partie la Hammerklavier), jouer une triade cohérente, cette fois la 3e de l’Opus 31 puis les deux de l’opus 49, manière de faire succéder deux sonates de fantaisie en deux mouvements à une sonate tout aussi fantaisiste (et capricieuse, joueuse, impertinente) mais en quatre mouvements et d’une tout autre amplitude sinon ampleur. Mais que Richter y est sérieux, et dans les trois, le plus allemands des pianistes russes ! C’est la limite de son art, qui parait plus encore dans un Archiduc où Kopelman et Berlinsky ne parviennent pas à le dérider et qui sonne de glace. Documents captivants, mais peut-être seulement pour les « Richterophiles ». (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)