 Existe-t-il un génie des femmes ? Dans une époque qui martèle la singularité et pourtant l’indifférence des genres, je ne m’attarderais pas. Le Trio lyrique que Clara Schumann composa en 1846 est empli de formules qui pourraient être signées par Robert, mais ce que Robert y aurait resserré où élancé s’y dissout, musique de l’allusif qui tire à la ligne et cherche les formules pour mieux fuir l’inspiration, ce Dieu qui effraye. Fanny Mendelssohn eut certainement une plus grande part de génie, cela s’entend d’emblée dans le thème sinueux qui ouvre le Trio de 1847, l’ardeur des cantabile, la profusion des idées et ce ton qui n’est pas celui de Felix, plus sombre, plus libre. Ce que confirme le Quatuor en mi bémol composé treize ans plus tôt, si singulier dans son intrada sombre, quasi désespérée, et où le quatuor anime un vrai drame, avec personnages, récitatifs, duos, avant de se parer d’une veine rapsodique. Et si, contrairement à ce que l’on proclame volontiers, d’entre les deux, Fanny était le génie ? Ce qu’argumente par leurs interprétations inspirées, l’infatigable Nash Ensemble. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  A release which celebrates the talents and importance of the ‘other’ Mendelssohn and Schumann, who emerge from the shadows of their illustrious family names in a blaze of triumphant chamber music.
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